Le Flon, un long parcours de la Tannerie au Clubbing

Rédigé par
Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali
Lausanne

RÉSURRECTION - Taillé au cordeau sur le modèle des blocs urbains américains, le Flon donne à la ville des airs de petite New York. C’est aujourd’hui le lieu le plus couru, de jour comme de nuit, par les jeunes générations.

 Tout commence en 1740 lorsque la famille Mercier installe une tannerie au bord du Flon qui, à cette époque, coule encore à ciel ouvert. Puis viennent des foulons et des scieries. 
C’est après une épidémie de choléra en 1832 que la ville décide du voûtage de la rivière, puis du comblement de sa vallée. Les Mercier, eux, ne s’arrêtent pas là: ils proposent de créer au Flon la gare de marchandises et les entrepôts d’un futur train reliant Saint-François à Ouchy. Inaugurée en 1877, la ligne a longtemps porté le nom de «Ficelle». 
Site industriel
Le quartier du Flon perdit lentement sa fonction ferroviaire, mais garda, jusqu’au milieu du siècle dernier, son aspect de site industriel: entrepôts, imprimerie, aciérie, etc. Le jour, l’activité y était intense. La nuit, le quartier était mal famé.
Au fil des ans, les entrepôts ont quitté le Flon et les halles se sont vidées. Le quartier a été investi par des artisans, des galeries d’art et des bistrots alternatifs, attirés par les loyers bas. 
Au milieu des années 80, la ville lança un concours d’idées sur le sort de cette friche toujours aux mains des descendants Mercier, dont la société avait depuis été rebaptisée LO, Lausanne-Ouchy. 
Âme du quartier
Des stars de l’architecture imaginèrent des projets contre lesquels se rebellèrent des collectifs de citoyens voulant sauver l’âme du quartier. En 2000, le propriétaire finit par trancher: Flon-Vision, réalisé de 1999 à 2008, a conservé l’alignement des bâtiments et des circulations tout en créant un quartier nouveau, axé sur la consommation et le loisir. 
De son passé de scène artistique à l’allemande ont survécu quelques galeries et ateliers, le siège de l’École de jazz et de musiques actuelles, un auditorium, le BCV Concert Hall, et une toute nouvelle cave à jazz, dans les bâtiments appelés Les Jumeaux. 

Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer»,  de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com
Disponible en librairie. 

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