La rue de Bourg, à la recherche du Lion d’Or

Rédigé par
Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali
Lausanne

HAUTE SOCIÉTÉ • La rue de Bourg, qui monte en ondulant sur 220 mètres entre Saint-François et Saint-Pierre, est la rue des boutiques franchisées internationales.

Le prix élevé des loyers (1 500 francs au mètre carré par an) a favorisé les commerces de luxe – même si la tendance semble à la baisse aujourd’hui. 
On y trouve tout de même le meilleur magasin de tabac de la ville et un des meilleurs chocolatiers. Ses maisons donnant sur le lac étaient les domiciles privilégiés de la haute société. Au XVIIIe siècle, le passage obligé des routes vers l’Italie, l’Allemagne et le sud de la France fit de cette rue l’emplacement presque exclusif des hôtels et des auberges. 
Hôtel du Lion d’Or
L’hôtel du Lion d’Or était le plus réputé d’entre eux: il a reçu la visite de l’empereur Joseph II, de l’ex-impératrice Joséphine de Beauharnais et de sa fille Hortense, du roi de Prusse Frédéric-Guillaume III, et de l’inévitable poète Goethe. Dans sa Physiologie du goût, Jean Anthelme Brillat-Savarin se souvient: «Quels bons dîners nous faisions en ce temps à Lausanne, au Lion d’Argent (!) Moyennant quinze batz, nous passions en revue trois services complets, où l’on voyait, entre autres, le bon gibier des montagnes voisines, l’excellent poisson du lac de Genève, et nous humections tout cela, à volonté et à discrétion, avec un petit vin blanc limpide comme eau de roche, qui aurait fait boire un enragé.» 
Apprécions ce témoignage, mais méfions-nous de l’exactitude des souvenirs du grand homme, à témoin sa recette de la fondue, qui «n’est autre chose que des œufs brouillés au fromage, dans certaines proportions que le temps et l’expérience ont révélées»…
Restaurant italien
L’hôtel a fermé en 1845. Si l’enseigne a disparu en 1875, son aura est restée. Malgré tout, l’immeuble, élégante construction de 1711, a été passablement malmené: aujourd’hui, le rez-de-chaussée est occupé par des boutiques, aux étages se trouvent des logements, un restaurant italien (qui vaut surtout pour sa vue sur la cité), un coiffeur et des éditeurs. 

Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer»,  de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com. Disponible en librairie. 

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