Céline Knigge, la grande architecte
 de la magie de Bô Noël

Rédigé par
Thomas Lécuyer
Lausanne

ÉVÉNEMENTIEL • L’exercice est à la mode, et il me plaît: dégenrons les clichés! Cette année, le Père Noël est une très dynamique jeune quadragénaire sportive à l’énergie débordante, qui ne dit jamais non à un apéro, et abat un travail de forcenée pour enchanter les fêtes de fin d’année lausannoises. Vous ne me croyez pas? Voici son parcours.

Rien ne prédestinait Céline Knigge à être cheffe de projet de Bô Noël, à part peut-être, un début de carrière comme décoratrice dans les grands magasins, et puis un virage mal négocié pour se reconvertir dans la culture et l’événementiel. 
Mal négocié, oui, mais plus à cause d’un mauvais timing que de mauvaises prédispositions: la jeune femme décide d’entamer ce virage décisif dans sa carrière pile au moment où le Covid a débarqué: «J’avais passé la trentaine, et la sensation d’avoir fait le tour de la question. Les grands magasins, ça n’était plus pour moi. J’avais envie de m’éloigner de cet univers mercantile, de sortir d’un grand groupe où tout se décide à la verticale. Je me suis dit que la culture, ça devait être plus satisfaisant pour moi. Alors, je me suis lancée dans un CAS en communication culturelle pour entamer une reconversion. Je n’ai juste pas choisi le bon timing». 
Graphiste et illustratrice
Un stage avorté au bout de quelques semaines et une pandémie plus tard, la voici travaillant pour plusieurs festivals, comme le Blues Rules à Crissier ou le Festival La Belle Nuit à Lausanne. À côté de son travail, Céline commence à  développer un joli portfolio de graphiste et d’illustratrice, notamment pour les enfants. C’est dans le cadre de ses premiers mandats dans le petit monde de l’événementiel lausannois que Céline se fait repérer par l’agence Trivial Mass, qui a lancé le projet Bô Noël. 
Une équipe heureuse
Céline, cheffe du projet depuis 2021, connaît les chiffres de son bébé par cœur: «Bô Noël 2025 c’est une soixantaine de chalets et dix-sept bars, une boutique avec quarante créateurs locaux, un petit train, une piste de luge, une chambre d’hôtel éphémère, trois carrousels, des animaux de la ferme et un hélicoptère! C’est un hélibar pour être plus précis, posé devant les Portes St-François.»  Ce qui ressemble plus à une liste au Père Noël qu’à un plan d’implantation réjouit grandement la grande coordinatrice: «Pendant six semaines, on ne va quasiment pas dormir, et toujours courir de part et d’autre de la ville, mais franchement, quand on voit les lieux remplis, et les sourires des gens, on met de côté le stress et la fatigue, et on est juste heureux!» 
Cheveux blancs
Celle qui se voyait décoratrice de théâtre plus jeune, met maintenant en scène la féérie de Noël dans sa ville et commence à se faire des cheveux blancs dès le début de l’automne, devant l’ampleur du défi. 
Intense coordination
«Alors oui, ce n’est pas de la mise en scène ou du théâtre, mais il y a une vraie part de créativité. Chaque année, nous essayons d’apporter quelques nouveautés. Il y a des dizaines de métiers et des centaines d’intervenants à coordonner. Ainsi, cette année, on remet en place les animations phares très appréciées par le public, comme le petit train gratuit, la piste de luge, le manège Sapin Géant de la place des Pionnières, et toujours le Village des Enfants avec son Père Noël et ses animaux de la ferme. On aura aussi des spectacles de rue tous les samedis soirs, avec des déambulations spectaculaires, des spectacles de feu, des personnages lumineux. Enfin, on propose deux nouvelles structures immanquables: une imposante tonnelle sur la terrasse Jean Monnet et, place Saint-François, un immense chalet en bois sur deux étages qui va accueillir le restaurant En Terre vaudoise.» 
Un sacré programme!

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