Une pétition veut redonner des droits 
aux piétons de Rumine

Rédigé par
Elise Dottrens
Lausanne

MOBILITÉ • Suite à l’accident impliquant une camionnette et un enfant sur le chemin de l’école, des habitants du quartier s’unissent. Ils demandent principalement une meilleure gestion des voitures qui s’engagent depuis les rues parallèles.

Le torchon brûle entre les avenues d’Églantine et de Rumine, au sud-est de Lausanne. Le premier octobre dernier, un enfant était percuté à leur intersection par une voiture voulant s’engager sur la grande artère. 
Si ses jours ne sont plus en danger, l’événement en a choqué plus d’un. Depuis début 2024, des changements de signalisation sur l’avenue de Rumine ont créé, selon de nombreux parents, une situation risquée. Car, avec la proximité de plusieurs collèges aux alentours, les heures de pointe sont très prisées des enfants. 
Automobilistes impatients  et parents inquiets
Habitante du quartier depuis près de quinze ans, Vanessa Ambresin y travaille aussi. Elle a donc de nombreuses opportunités d’observer la circulation lors de ses trajets quotidiens, et cela n’a rien pour la rassurer sur ses deux enfants, pourtant déjà préadolescents. «Le problème, c’est que si les voitures ne s’avancent pas sur le trottoir, elles n’ont aucune visibilité, et comme l’avenue de Rumine est beaucoup trop passante, si les voitures ne forcent pas un peu, elles ne passent jamais. Une de leurs erreurs a été de mettre des trottoirs continus, à la place de feux de circulation.» 
Pour la maman, s’il s’agit surtout de la sécurité des piétons, le confort et l’humeur des automobilistes entrent aussi en jeu. Il faut dire qu’un facteur supplémentaire doit être pris en compte: les travaux, qui, depuis de nombreux mois, mettent à mal la circulation, celle des voitures, bus, et des piétons, petits et grands. 
Quelques jours après l’accident, une pétition a donc été lancée par un groupe de parents, via un formulaire Google. Présence d’agents de circulation, retour des feux de circulation aux intersections, installation d’une meilleure signalisation, sous forme de panneaux ou de marquage au sol, ou encore dialogue avec les parents concernés et autres habitants, font partie des demandes de la pétition, qui avoisine déjà les 600 signatures. Plus de 150 témoignages, de parents ou d’habitants du quartier, ont également été récoltés pour appuyer les demandes. Alors que la signature de 5% des habitants du quartier était nécessaire pour être recevable, elle atteint déjà presque les 10%. Pour Vanessa Ambresin, c’est une preuve de la nécessité d’une révision de la circulation. «C’est le chaos! Chaque matin, chaque soir, et même des fois dans la journée! Alors, même des habitants qui ne sont pas parents ont signé la pétition.» 
La Ville déjà au travail
Quelques jours après le lancement de la pétition, le délégué piéton de la Ville de Lausanne est venu observer la situation pendant une heure de pointe, à huit heures trente. «La Ville a activé son équipe de coordination "sécurité sur le chemin de l’école” pour aller à la rencontre d’habitantes et habitants du quartier. Suite à notre échange avec la population, nous étudions plusieurs pistes pour améliorer encore la cohabitation entre les différentes usagères et usagers du domaine public et mettre en place des mesures additionnelles pour renforcer la sécurité des piétonnes et piétons, plus spécifiquement des écolières et écoliers, dans ce secteur», rapporte le Service de la Mobilité de la Ville de Lausanne. «Pendant ce rendez-vous, complète Vanessa Ambresin, ils ont assisté à trois voitures qui ont pris un sens interdit, un camion qui a grillé un feu rouge, et beaucoup de voitures qui accélèrent sur les trottoirs continus.» 
Le dépôt de la pétition est prévu le 28 octobre prochain à l’Hôtel de Ville de Lausanne. Elle passera ensuite devant le Conseil communal le 4 novembre. Le chantier, lui, devrait se terminer au printemps 2026. 

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