Un data center chauffera 250 à 500 logements

Rédigé par
Charaf Abdessemed
Lausanne

ENERGIE • La Municipalité entend récupérer pour le chauffage à distance, «la chaleur fatale» dégagée par des serveurs informatiques de taille importante, y compris celui de Swisscom situé à l’avenue André-Schnetzler 3. 

Les bonnes nouvelles s’enchainent en ce qui concerne le data center que Swisscom exploite au cœur de Lausanne, à l’avenue André-Schnetzler 3. Il y a plusieurs mois, les riverains s’étaient émus dans nos colonnes des nuisances importantes créées par cette infrastructure conséquente, en particulier le bruit engendré par ses refroidisseurs. En août dernier, Swisscom a introduit auprès des services de la Ville une demande de permis de construire pour «la construction d’une palissade acoustique et une installation de silencieux sur les aéro-refroidisseurs existants», avec à la clé «des mesures de réduction du bruit (…) poussées au maximum en termes de conception et de technique».
Chauffage à distance
L’autre bonne nouvelle est qu’en réponse à une question introduite par les conseillers communaux Benoît Gaillard et Joël Teuscher, la Municipalité vient d’annoncer qu’elle entend entrer en matière pour récupérer pour le chauffage à distance, «la chaleur fatale» dégagée par des serveurs informatiques de taille importante, y compris donc celui de Swisscom. 
Pour ce dernier, les SIL ont d’ores et déjà lancé une étude dans le cadre d’un projet de recherche avec la HES-SO Valais et la HEIG-VD d’Yverdon. A ce stade, selon les scénarios étudiés, le potentiel de valorisation de chaleur varie entre 5 et 10 GWh, soit l’équivalent des besoins en chaleur de 250 à 500 logements. Afin de maximiser le potentiel de valorisation, cette production devrait être injectée dans le nouveau réseau du chauffage à basse température, qui sera déployé dans cette zone à l’horizon 2030.
Recensement souhaité
«C’est une excellente nouvelle que la chaleur puisse être à terme utilisée pour chauffer des ménages lausannois au lieu d’être évacuée par des aérateurs bruyants, se réjouit Benoît Gaillard. Il faut maintenant un recensement actif et précis dans toute la région des sources de chaleur potentielles liées au numérique. On pense notamment au data center de la BCV à Prilly ou à de grandes entreprises comme Philip Morris ou la Vaudoise qui en ont certainement aussi».

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