Un couple de Lausannois sauve une famille de faucons

Rédigé par
Laurent Grabet
Lausanne

BELLE HISTOIRE - Le soir du duel Suisse-Allemagne de l’Eurofoot, un couple d’Ouchy a été en position d’ouvrir «la cage aux oiseaux». Et Pierre Perret nous avait prévenus: ça rend heureux !

Il y a les joies simples de la vie. Regarder un match de foot entre amis en est une à ne pas dédaigner. Et puis il y a des joies plus subtiles distillant un peu de poésie dans nos vies à condition de les saisir. C’est une joie de ce genre qui s’est offerte à un couple de Lausannois le soir du duel Suisse – Allemagne. Olivier Racine et Marianna di Rocco croyaient se délecter du match au restaurant. « Sauf que coup de fil d’une voisine et surtout un faucon crécerelle en ont décidé autrement alors que la partie allait commencer. Ce rapace, que les Egyptiens vénéraient comme une divinité et connu pour être monogame, menait depuis deux mois avec sa femelle et leur nichée de quatre, leur petite vie dans notre cour intérieure du 74 av. d’Ouchy », raconte le couple. 

«J’ai dû y aller moi-même au pied de biche», Olivier Racine, le sauveteur du faucon

Une espèce protégée

Madame gardait la marmaille tandis que Monsieur partait trouver de quoi la nourrir. Ça planait pour eux donc… jusqu’à ce que Papa se retrouve coincé dans une cave. « Il y est resté deux jours. Son absence nous intriguait… Au final, on a vu qu’il était prisonnier derrière la fenêtre grillagée séparant ce local de l’extérieur. Le service de la faune était trop occupé pour venir avant le lendemain libérer ce spécimen qui est pourtant protégé et en déclin en occident. La police ne considérait pas ce sauvetage prioritaire. Alors j’ai dû y aller moi-même au pied de biche », explique Olivier Racine, écrivain et aventurier pas du genre à faire dans la demi-mesure.


La liberté puis un but

«En pareil cas, il faut appeler notre permanence au 021 557 88 55, ne pas nourrir l’animal ni tenter de le libérer car il peut nous blesser sérieusement», rappelle de son côté Denis Rychner pour la Direction générale de l’environnement. Après quelques secondes d’hésitation méfiante, le faucon, n’écoutant que son instinct, a pris son envol direction sa belle et leur petits évidemment. Cerise sur ce gâteau en forme de moment de grâce: une fraction de seconde après, la Nati marquait son but! Et le surlendemain, deux passionnés de la station ornithologique suisse se déplaçaient jusqu’à Ouchy pour baguer les quatre «bébés» faucons afin de pouvoir suivre leurs déplacements. Les spécialistes ont alors expliqué que sans le mâle, les petits n’auraient pas non plus survécu.

Olivier Racine et Marianna Di Rocco, les 2 sauveteurs, juste après leur "exploit".

Le faucon crécerelle s'envolant à nouveau vers la liberté.

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