OPPOSITION • A Tolochenaz, l’association «L’Amicale» a conçu le projet «Audrey» afin de proposer une alternative à la construction de logements prévue par la commune. Il prévoit une zone sportive, de détente, de rencontre et de restauration.
Cela va bientôt faire 50 ans que Christophe Vagnières habite à Tolochenaz. Ainsi, lorsque l’on touche à son village, il faut que ce soit fait avec beaucoup d’attention et en faveur de la communauté. Résidant dans un quartier de villas tout proche des terrains de foot de la Vogéaz, il risque de voir cet espace complètement transformé d’ici quelques mois.
En effet, la commune souhaite y construire une zone résidentielle pouvant accueillir entre 400 et 900 personnes, selon le projet retenu. Et les choses avancent rapidement: la commune a présenté les projets présélectionnés le 18 avril dernier et prévoit de demander un permis de construire d’ici septembre.
Le projet «Audrey»
Pour tenter de conserver ce lieu comme espace public axé sur la détente et les loisirs, l’association «L’Amicale», présidée par Christophe Vagnières, a lancé le projet «Audrey». Ce dernier vise à offrir une alternative à la privatisation de ce lieu cher aux habitants de Tolochenaz. L’idée principale est de développer un espace utile à la communauté locale et aux environs. «Dans notre projet, nous proposons de créer une zone sportive, de détente, de rencontre et de restauration, incluant une auberge communale, une cantine pour les élèves de la région ainsi qu’une buvette», explique Christophe Vagnières.
David contre Goliath
L’association «L’Amicale», à l’origine de cette initiative, compte déjà une vingtaine de membres. Derrière eux, ce sont plusieurs associations locales ainsi que des dizaines de personnes qui les soutiennent et souhaitent que leur projet soit pris en considération. «Nous avons reçu des mails de soutien, des commentaires sur les réseaux sociaux et des encouragements de plusieurs centaines de personnes de la région», affirme le président de l’association.
«Le problème, c’est qu’il y a des enjeux politiques et que le Canton comme la commune souhaitent se développer.» Cependant, il est hors de question pour lui de renoncer. Même si les délais sont courts, il compte bien se faire entendre. L’objectif est de montrer à la commune qu’ils ne s’opposent pas simplement au projet, mais qu’ils proposent une alternative viable et durable. «On a l’impression de lutter contre un géant. On ne nous demande pas seulement de nous taire, on se fait intimider et même menacer de procédures judiciaires par l’avocat de la commune. Mais nous voulons avoir notre mot à dire», explique Christophe Vagnières.
Une référence à Audrey Hepburn
Audrey Hepburn est une actrice britannique et une personnalité publique dont la renommée perdure. «Il y avait des cars entiers qui venaient visiter la tombe d’Audrey Hepburn à l’époque où le pavillon était un musée», raconte Christophe. En effet, l’actrice a passé ses dernières années à Tolochenaz, où sa maison et sa tombe attirent encore quelques visiteurs. A une époque, il y avait même un musée à son nom.
«Le musée a été créé par des habitants du village, la famille d’Audrey Hepburn et en partie par le couturier Hubert de Givenchy. Ma mère a été la présidente de l’Association du musée», se souvient Christophe Vagnières. Malheureusement, le musée a depuis fermé ses portes, et bien que les touristes continuent de venir, le village manque de structures d’accueil. L’objectif est donc de redonner du dynamisme à la commune en utilisant le nom et l’histoire d’Audrey Hepburn. La mise en place de ce complexe, qui intégrera des références à l’actrice, pourrait y contribuer de manière significative.