Quand un arrêt de bus bloque un parking privé...

Rédigé par
Charaf Abdessemed
Lausanne

PRESBYTÈRE • A l’avenue des Bergières, un arrêt de bus bloque l’accès à un parking privé toutes les cinq minutes. Une situation absurde qui dure depuis… 20 ans. 

C’est une situation mi-cocasse mi-ubuesque. A l’avenue des Bergières, un arrêt de bus, l’arrêt Presbytère, bloque l’accès au parking d’une résidence privée depuis une bonne vingtaine d’années. Le résultat est que les usagers doivent régulièrement attendre que le bus ait évacué son emplacement pour pouvoir sortir ou rentrer dans leur parking.  «Effectivement, c’est vraiment un problème, observe une habitante croisée sur les lieux. Cet arrêt a été déplacé ici il y a déjà bien longtemps et avec la circulation croissante, il est de plus en plus difficile d’accéder librement à nos véhicules». «Je me bats contre cet arrêt depuis très longtemps, déplore François* un riverain qui a alerté Lausanne Cités. Au fil des années, la situation s’est progressivement muée en véritable enfer. La seule manière pour sortir de notre parking, qui compte tout de même seize places privées, est de le faire en marche arrière. Imaginez donc, quand il faut composer avec la circulation, les bus, les passagers qui en descendent et les cyclistes. C’est non seulement anormal que l’on ne puisse pas accéder comme on le souhaite à nos places, mais c’est en plus dangereux. Je ne comprends vraiment pas que l’on puisse laisser un arrêt à un tel emplacement». 
Vingt secondes…
Contactée, la Ville de Lausanne minimise la gêne occasionnée. «Ce type de situation n’est pas exceptionnel dans un environnement dense et construit comme celui de Lausanne, explique Patrick Etournaud, responsable du Service de la mobilité et de l’aménagement des espaces publics. Il y a plusieurs endroits où les arrêts des véhicules tl entravent quelques instants la circulation ou des accès à des places ou chemins privés. Toutefois, les arrêts sont normalement limités à une vingtaine de secondes en moyenne. Cela reste une contrainte raisonnable en regard des nombreux facteurs à prendre en compte comme la sécurité, la qualité de la desserte, la distance inter-arrêts, les centralités et les aménagements urbains aux alentours». 
Sur place, tout de même, l’appréciation de la situation et des contraintes occasionnées, est un peu différente. Si l’on considère la fréquence des deux principales lignes qui ont l’usage de cet arrêt, la 2 et la 21, on obtient douze passages de bus par heure aux heures de pointe, soit une impossibilité d’accéder au parking toutes les cinq minutes, avec à la clé une limitation de l’accès pour les usagers plutôt conséquente. 
Potentiel de réorganisation
Raison pour laquelle sans doute, la Ville entend tout de même envisager un éventuel déplacement de l’arrêt, sans toutefois en préciser l’échéance. «A ce stade, nous ne sommes pas en mesure de donner de calendrier précis, déplore Patrick Etournaud. Il s’agit d’un projet qui demande une étude circonstanciée intégrant de nombreuses contraintes locales et des procédures légales d’autorisations. Il existe un potentiel de réorganisation du nombre et de la localisation des arrêts de transport public sur l’avenue des Bergières qui permettrait de régler la problématique soulevée à laquelle nous sommes sensibles».
«Cette situation dure depuis trop longtemps et il serait temps que la Ville trouve une solution définitive à ce problème, conclut François* qui ajoute, un brin narquois: c’est d’autant plus déplorable que le précédent emplacement de cet arrêt était déjà en plein milieu d’un… carrefour». 

*Prénom fictif, identité connue de la rédaction 

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