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Noël: à la bougie ou à l’électricité?

Société

ÉNERGIE - C’était en 2022, juste au moment du repas de Noël. Soudain, tout s’est éteint. Plus de lumière, de frigo, de four, de natel ou de chauffage pour ne citer que cela. Ce Noël-là, on s’en souviendra longtemps et on ne souhaite pas le revivre.

Heureusement, ce scénario catastrophe n’a pas eu lieu et il ne fait même plus peur. Pourtant, cela sera un sacré défi pour la Suisse d’avoir assez d’électricité en hiver ces prochaines années. Nous ne produisons pas assez de courant pour couvrir notre consommation durant la mauvaise saison. L’électricité manquante doit être achetée chez nos voisins européens, ce qui a été le cas 18 fois sur les 20 derniers hivers. D’où vient ce manque chronique ? En hiver, les barrages et les centrales nucléaires suisses tournent à plein régime. C’est aussi le cas des éoliennes, mais il y en a encore bien trop peu. En revanche, les centrales situées sur les rivières n’ont plus assez d’eau à turbiner, les panneaux solaires manquent de lumière et leur production est au plus bas.

A vrai dire, la situation s’annonce vraiment délicate pour les années à venir. Avec l’arrêt progressif des centrales nucléaires, le manque de production hivernal se creusera fortement. 

En même temps, notre consommation augmentera car nous nous chaufferons et nous déplacerons de plus en plus grâce à l’électricité. Pour combler le manque, il est tout sauf certain que le solaire, l’éolien ou l’hydraulique se développeront assez vite, notamment à cause de procédures et d’oppositions sans fin. La panne serait-elle à l’horizon ?

Rien n’est moins sûr, car nous avons plusieurs leviers à disposition pour éviter de ressortir les bougies. Mieux vaudra actionner les bons au bon moment. Plus nous serons dépendants de l’électricité et plus les pannes auraient des conséquences concrètes et financières énormes. La bonne recette pour muscler notre approvisionnement tient en deux mots : développer et diversifier.

D’ici 25 ans, nous devrons doubler la production actuelle (hors nucléaire). Il s’agit de mettre les bouchées doubles pour développer le renouvelable local.

Mais si les plans ne se déroulaient pas comme prévu, une production diversifiée permettrait d’avoir des solutions de rechange. Et le nucléaire ? Une chose est sûre, un arrêt prématuré des centrales existantes aggraverait le problème d’approvisionnement hivernal. De nouvelles technologies se profilent dans ce domaine, que la Suisse devrait aussi pouvoir utiliser. Mais diversifier, c’est aussi sécuriser les importations d’électricité européenne par un accord bilatéral. Avec ce menu, nous devrions passer des Noëls sereins et sortir les bougies seulement si nous le souhaitons.

 

Dominique Rochat

Responsable de projet senior 
economiesuisse

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