PRÉVENTION - En 2 ans, 1700 adultes consommant régulièrement du cannabis se sont inscrits au projet pilote Cann-L, qui concilie protection de la santé, réduction des risques et lutte contre le marché illégal.
«Deux ans après l’ouverture du point de vente Cann-L, les résultats sont très positifs avec 1700 personnes inscrites. Les personnes bénéficient de produits contrôlés et de conseils sur leur consommation. 225 kilos de cannabis ont été vendus, ce que nous estimons à environ 18% de la consommation à Lausanne» explique Émilie Moeschler, conseillère municipale, chargée des sports et de la cohésion sociale. «En 2024, cela représentait près de 950'000 francs soustraits au marché illégal et le montant sera encore plus important en 2025. Aucun incident lié à CannL ne m’a été rapporté par la police» ajoute Pierre-Antoine Hildbrand, conseiller municipal chargé de la sécurité et de l’économie.
1/4 de femmes
La moyenne d’âge des participants au projet pilote se situe à 36 ans (entre 18 et 82 ans) et environ 80% sont en emploi ou en formation. Les femmes représentent un peu moins d’un quart de l’effectif. «Plus nous avons de personnes, plus nous pouvons étudier les effets de notre modèle sur la consommation et l’état de santé des participants», commente Frank Zobel, directeur adjoint d’Addiction Suisse, partenaire scientifique du projet pilote de la Ville de Lausanne.
Produits contrôlés
Les participantes et participants ont accès à des produits cultivés localement dans des exploitations bio. Ils sont contrôlés et disponibles avec différents taux de THC. La quantité moyenne de cannabis consommée est restée stable durant les premiers mois de participation et près d’un quart de l’herbe/des fleurs vendues ont un taux de THC de moins de 10%, ce qui est nettement inférieur au marché illégal. Des e-liquides, des huiles et des vaporisateurs sont également proposés pour permettre de réduire certains risques liés à la consommation de cannabis avec du tabac sous forme de joints.
Pour rappel, le projet pilote Cann-L repose sur un modèle de vente régulée à but non lucratif. Il est fortement orienté sur des objectifs de santé publique. Le personnel de vente est formé à la réduction des risques et à l’orientation vers les services spécialisés. Une cinquantaine de personnes participantes ont ainsi pris contact directement avec le médecin référent du CHUV pour des questions liées à leur consommation.