COMMERCE • A l’occasion des 125 ans de la Société coopérative des commerçants lausannois (SCCL), sa présidente Anne-Lise Noz a jeté un coup d’œil dans le rétroviseur pour comprendre l’évolution du commerce lausannois. Principal enseignement? Les préoccupations d’hier ressemblent fortement à celles d’aujourd’hui.
Lausanne Cités: Vous vous êtes plongée dans les archives de la SCCL, qu’y avez-vous trouvé de croustillant?
Anne-Lise Noz: J’y ai découvert la raison pour laquelle la SCCL a été fondée. Il y a 125 ans, on trouvait très peu de commerces physiques à Lausanne car ils subissaient une forte concurrence de la part des marchands ambulants. Ceci, sans régulation. Les commerçants se sont donc regroupés sous l’égide de la SCCL pour demander au Canton la création d’une loi visant à régir le commerce dans la capitale vaudoise.
Vous avez aussi retrouvé une brochure éditée à l’occasion des 75 ans de la SCCL et dans laquelle on peut lire un avant-propos de Jean-Pascal Delamuraz, alors syndic de Lausanne. Il soulignait l’importance d’être unis pour les commerçants afin de surmonter les difficultés de l’époque. Quelles étaient ces difficultés en 1974?
Le fil conducteur était déjà celui de l’accessibilité du centre-ville. Quand on se plonge dans les archives, on se rend compte que les combats n’ont finalement pas beaucoup changé. A l’époque, par exemple, il y a aussi eu de nombreux débats autour de la piétonnisation de la rue Haldimand.
Cette union souhaitée par Jean-Pascal Delamuraz, elle existe aujourd’hui?
Le commerçant, par définition, est individualiste et chaque commerce est différent. Il est donc compliqué de les unir. Mais la SCCL s’en sort plutôt bien avec ses 400 membres.
En 2024, quel est le principal obstacle à la bonne marche du commerce lausannois?
Il y en a trois: l’accessibilité, le commerce en ligne et le pouvoir d’achat.
Ce n’est pas nouveau…
Non, mais cette année est plus difficile que les précédentes. Beaucoup d’enseignes ont fermé et, depuis juin, plus de 50% des commerçants font un chiffre d’affaires inférieur à 2023. On compte beaucoup sur les fêtes qui approchent même si un commerce ne peut fonctionner qu’avec une seule grosse période durant l’année.
Grosse nouveauté cette année, la SCCL a quitté le Centre Patronal de Paudex pour voler de ses propres ailes dans de nouveaux bureaux situés au centre-ville de Lausanne, à la rue de l’Ecole-Supérieure, il y a une volonté de gagner en importance?
Depuis quelques années, la SCCL est davantage écoutée par les autorités lausannoises. Nous sommes sortis du Centre Patronal car les effectifs alloués étaient insuffisants pour tout le travail à réaliser. Revenir au centre-ville nous permet aussi de nous rapprocher des commerçants et mieux prendre le pouls de leur situation avec comme objectif de grandir en tant qu’association en recrutant de nouveaux membres.