La colline de Montriond, une plaine et un mont uniques

Lausanne

GÉOLOGIE - Montriond est une curiosité géologique. La colline, haute de 30 mètres, est si nette et abrupte qu’elle a l’air artificielle.

Imaginez une colline ronde, avec une vigne au sud, une forêt au nord, des vergers, des champs et une gravière à l’ouest. On y jouit d’une des vues les plus étendues depuis la ville, ce qui est presque banal, mais aussi sur la ville elle-même, ce qui est plus rare. 
La plaine à l’ouest est devenue une pelouse bordée d’allées d’arbres qui accueille régulièrement un cirque et des concerts, ainsi que la brocante populaire du vide-grenier de Sous-Gare et la fête du Bois, marquant la fin de l’année scolaire. Il n’y a pas un enfant lausannois qui ne connaisse la place de Milan.
Jardin botanique
Au sud de la colline, un ancien vignoble est devenu, en 1946, le beau Jardin botanique. Un jardin botanique n’est pas un jardin comme les autres. Il faut laisser les plantes arriver à maturité, faner et devenir laides. L’architecte Laverrière quadrilla jadis les parterres de petites haies de buis, et il y a bien sûr des rocailles et un jardin alpin. La nouvelle serre pour les plantes carnivores et exotiques est un caprice des botanistes, sans rapport avec le jardin historique. Revenons à la colline et à son point de vue, accessible par une multitude de chemins, où l’on trouve un kiosque à musique, astucieuse coque en béton projeté, et une terrasse avec des bancs à dossier pivotant. 
Longtemps, la tradition voulait que se soit conclue ici, en 1037, une Trêve de Dieu, un glorieux acte de non-belligérance sur mandat du Pape. 
Un «faux impudent»
Mais en 1946, lors d’une soutenance de doctorat en histoire ayant pour thème «L’idée de paix au XIe siècle», cette affirmation fut dénoncée comme apocryphe par le professeur responsable. Il s’agissait d’un «faux impudent de Conon d’Estavayer [le prévôt, un ecclésiastique à la cour de l’évêque] qui a reproduit [au XIII e siècle], avec effronterie, un canon du III e concile du Latran de 1179». Scandale!  Une croix, dressée malgré cela en 1967, a été retirée depuis. 

Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer»,  de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com
Disponible en librairie. 

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