Depuis deux ans, le SEL épice 
la vie du Gros-de-Vaud

Rédigé par
Elise Dottrens
Vaud

ÉCHANGES • La branche du Gros-de-Vaud de l’association SEL tire un bilan positif de ces deux premières années.  Son fondateur espère rassembler encore plus de membres. 

«Cherche partenaire pour jouer au Mah-Jong», «Faisons des bricelets ensemble», «Je mets mon local à disposition», «Je cherche un partenaire pour parler anglais.» Des offres, des annonces, toutes sortes de services rendus et demandés. 
Sur le site du SELensemble Romandie, pour «service d’échange local», le partage est roi. «Nous voulions essayer d’imaginer un autre modèle, axé sur le partage et la valorisation, plutôt que le modèle commercial et capitaliste que l’on connaît tous», explique Marc Johannot, cofondateur et président du Sel Gros-de-Vaud à Echallens. Son initiative, qui s’étend jusqu’aux portes de Lausanne, vient de fêter ses deux ans, il peut donc faire un premier bilan. 
Une alternative sans capital
Importé du Canada, ou il est pratiqué depuis les années 1980, le SEL était à l’origine destiné aux personnes touchées par le chômage. Objectif: valoriser les savoirs et les savoir-faire. «Les gens ne se rendent pas compte de ce qu’ils savent faire. Tout le monde a quelque chose à offrir. L’autre jour, quelqu’un a demandé des chaussettes orphelines, pour faire des marionnettes. La seule limite, pour moi, c’est l’imagination.»
S’il fonctionne sur l’échange, il est tout de même appuyé par un système monétaire propre à chaque groupe de SEL. En Suisse romande, les utilisateurs utilisent ou reçoivent des pépites, selon leurs transactions. «L’idée n’est pas d’en accumuler, ni d’être à crédit. Nous avons fixé une limite de dette et de capital de 1500 pépites. Si c’est dépassé, on contacte la personne pour lui réexpliquer le concept. Mais franchement, ça se passe très bien.» Il existe plus de 30 SEL en Romandie. Dans le Canton, cinq d’entre eux se sont alliés en SELensemble: la Côte, la Riviera, le Chablais, Yverdon et Gros-de-Vaud.
À Echallens, des initiatives telles que le troc et le Repair Café avaient déjà été créées sous l’égide d’un projet de la commune. 
Si cette dernière soutient symboliquement le SEL, c’est uniquement via la cotisation de ses membres que l’association tourne, car un budget annuel de 500 et 1000 francs sont nécessaires pour des frais de communication et d’administration. Une cotisation qui permet aux membres d’avoir accès à toutes les annonces postées sur le site. 
Bientôt une offre  encore plus vaste
Avec une trentaine de membres, de nouvelles annonces apparaissent chaque jour sur le site internet. Mais cela pourrait être plus, selon Marc Johannot. «Le logiciel n’est pas très ergonomique et difficile d’accès, notamment pour les personnes défavorisées. Nous avons donc mis en place des «parrains et marraines», qui peuvent aider, par exemple les personnes âgées, à gérer leur compte.» 
Les défis ne manquent donc pas pour la suite de la vie du SEL Gros-de-Vaud. Plus de synergies entre les différents SELs pour une offre encore plus vaste est envisagée.  Toujours dans l’optique d’assaisonner la vie des personnes dans le besoin.

En savoir plus