IMMEUBLE DE LA HONTE – Le 85 rue de Genève n’était pas qu’un lieu de deal. Des investigations ont découvert des personnes qui recevaient des prestations sociales pour la prise en charge de leur loyer, alors qu’ils n’y résidaient pas. Le préjudice est estimé à quelque 1.9 million de francs.
L’immeuble de la rue de Genève 85 fait l’objet, depuis le début de l’année 2025, d’une action coordonnée par le Ministère public, mobilisant la Police municipale de Lausanne et la Police cantonale vaudoise. Alors que les principaux cas recensés portaient sur du trafic de stupéfiants et l’occupation d’appartements par des personnes en situation de séjour illégal, les investigations ont permis d’établir que de nombreuses personnes au bénéfice d’un permis de séjour B, C et F, ont annoncé être locataires d’un logement dans cet immeuble, sans toutefois y résider.
Faux baux
En obtenant de faux baux à loyer, ces individus – et leurs épouses domiciliées ailleurs à Lausanne ou dans le canton et annonçant illégitimement vivre séparés – ont perçu illicitement des prestations des services sociaux de l’Etat de Vaud entre 2018 et 2025, soit un préjudice financier estimé à 1.9 million de francs.
Au total, 41 individus, des hommes et des femmes d’origine érythréenne, afghane, somalienne et suisse, âgés de 29 à 56 ans, dont vingt couples, font l’objet de plusieurs procédures pénales pour escroquerie. L’enquête a permis d’établir que les faux baux à loyer étaient fournis par le gérant et le concierge de l’immeuble de la rue de Genève 85. Ils auraient, pour cela et pour la gestion de boîtes aux lettres, encaissé plusieurs centaines de milliers de francs. Dans ce volet, ces deux hommes, qui ont été remis en liberté après une période de détention provisoire, sont prévenus d’escroquerie, de blanchiment et de faux dans les titres. A ce stade, le propriétaire de l’immeuble n’est pas soupçonné d’avoir participé à cette fraude.