Une «ordure» en plein milieu 
du quartier de Chailly

Rédigé par
Joëlle Tille
Lausanne

QUARTIERS • Au chemin de Valdézia, au cœur du quartier lausannois de Chailly, l’ancienne laiterie fait grise mine. Selon le député vaudois Vert’libéral Jacques-André Haury, c’est un chantier à l’abandon depuis plus de dix ans.

Au cœur du village historique du quartier de Chailly, à Lausanne, aujourd’hui entourée de plusieurs immeubles, se dresse une petite et modeste bâtisse. Construite en 1899 pour la Société de laiterie de Chailly, cette petite maison de 23m2 de surface au sol a dû, à l’époque, voir passer de nombreux habitants. 
Mais depuis longtemps maintenant, elle reste sans vie. Entourée de grillages, gravier et bidons jonchent sa devanture. 
«Rien ne bouge»
Jacques-André Haury, député Vert’libéral au Grand Conseil vaudois, est attaché à ce quartier dans lequel il a grandi, et qu’il fréquente encore. Face à ce qu’il qualifie d’«ordure», l’homme politique cherche des réponses. «Il semble qu’il y ait eu un début de transformation, observe-t-il. Mais cela fait longtemps que rien ne bouge. Je suis étonné de la passivité et de l’inertie de l’administration lausannoise pour un chantier à l’abandon en pleine ville.» 
De son côté, le syndic en charge du développement urbain, Grégoire Junod note que «la Ville est chargée du maintien de la propreté et de la sécurité sur le domaine public et les parcelles dont elle est propriétaire. S’agissant d’une parcelle privée, il appartient au propriétaire de la sécuriser et de veiller aux conditions d’accès de son bâtiment», notamment pour éviter les incivilités. 
Transformations prévues
Selon Jacques-André Haury, la petite bâtisse gît dans cet état depuis dix ans au moins – «mais c’est peut-être le double!»  Ce à quoi Grégoire Junod répond que «la Ville n’a aucun moyen de forcer l’occupation ou la location d’un bâtiment par son propriétaire.» Mais l’ancienne laiterie pourrait connaître – enfin – un renouveau. En septembre 2024, la Ville a en effet délivré un permis à la société privée Luxe Immobilier – qui en a fait l’acquisition en 2021 – autorisant un changement d’affectation pour la transformation d’un local commercial en logement, ainsi que pour des rénovations intérieures et extérieures. La petite maisonnette pourrait donc bientôt reprendre vie.

Une maison fantôme

En 1999, les architectes Roland Vuilleumier, Olivier Bettens et Raymond Cartier, ont contribué à conférer à l’ancienne laiterie son aspect actuel. Un habillage imitant la pierre et la brique a été posé, ainsi qu’un virevent rappelant le profil d’une pagode. Les façades ont fait l’objet de percements et d’agrandissements d’ouvertures. Cependant, ce n’est qu’en 2009 que la Ville délivre le permis d’utiliser. L’usage qui en a été fait par le propriétaire durant cette période et après, n’est pas connu des services communaux. Selon Jacques-André Haury, rien de nouveau ne s’est passé depuis les derniers travaux, réalisés en 1999.

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