
RUE DE TIVOLI • Des bénéficiaires de l’hébergement d’urgence de la rue de Tivoli se disent assaillis par des punaises de lit, avec de nombreuses lésions cutanées à la clé. La Ville fait le nécessaire, mais la décontamination s’annonce complexe.
«Je suis hébergé ici depuis plusieurs semaines et je n’ai jamais vécu quelque chose comme ça. Ce lieu est infernal avec des problèmes sanitaires très graves: infestations du puces, draps sales, je n’ai jamais vu ça en Suisse, et le pire c’est que personne ne semble véritablement prendre au sérieux cette situation».
Miguel*, âgé de presque 60 ans a vécu et travaillé en Suisse durant une vingtaine d’années. Pour des raisons de santé, ce titulaire d’un permis C, a dû rentrer précipitamment en Suisse, où faute d’alternative, il a trouvé un accueil temporaire à l’hébergement d’urgence de la rue de Tivoli fort d’une quarantaine de places et géré par la Ville de Lausanne.
«Les punaises sont le plus grand problème et tout le monde s’en plaint, ajoute-t-il. Il suffit de voir les bras et les jambes des personnes hébergées, constellés de piqures. Nous avons demandé que cette situation soit réglée et on n’a fait que nous proposer des crèmes! J’ai également été hébergé dans les centres de la Marmotte et de Saint-Martin et il n’y a rien à dire les conditions y sont bien meilleures. Tivoli c’est vraiment le pire!»
Mesures dans la durée
Contactée, la Ville se dit consciente du problème et rappelle que «la présence de punaises de lit est totalement indépendante de l’hygiène d’une habitation». «Les punaises de lit sont effectivement présentes dans notre hébergement de Tivoli, confirme Eliane Belser, responsable du dispositif d’aide d’urgence. Nous faisons tout notre possible pour contenir l’infestation de manière proactive. Des mesures qui s’inscrivent dans la durée ont été prises pour lutter contre ces insectes particulièrement actifs en été.»
Décontamination complexe
De fait, l’intendant de l’hébergement procède à une désinfection régulière des lieux, à la vapeur notamment, les affaires des bénéficiaires sont traitées thermiquement afin d’éliminer les punaises qui s’y trouveraient et le bâtiment et les chambres sont nettoyés chaque jour, après le départ des bénéficiaires. «Nous avons également un contrat avec une entreprise spécialisée qui nous aide dans la désinfection, ajoute la responsable Eliane Belser. Mais la vétusté du bâtiment avec ses nombreuses cachettes et interstices (plinthes, parquet, etc.) rend la décontamination particulièrement complexe».