L’implacable mini-série de Netflix, écrite et interprétée par Richard Gadd, un ancien humoriste britannique, n’a vraiment rien de drôle, est aussi terrifiante que passionnante, et fait déjà couler beaucoup d’encre. En mettant en scène sa propre histoire, celle d’un looser en manque d’attention et de gloire qui va tomber dans le piège gluant d’une harceleuse pathologique, l’ex-comique signe la vertigineuse mise en abîme de sa propre vie, déjà adaptée sur scène.
«Mon Petit Renne» nous interroge sur le statut de coupable mais aussi sur celui de victime, et nous laisse pantois devant la construction crescendo de l’enfer dans lequel s’enferme son héros, titillant en nous un côté voyeur, parfois malsain. Richard Gadd décortique les mécanismes du harcèlement et du narcissisme dans une société moderne dont l’ultra-connectivité ne fait que nous confiner dans nos petits enfers. Avec son petit budget et sans grande promo, cette série brillante devient une des meilleures propositions de la plate-forme de ces dernières années.