ACCIDENT • Pour les Lausannois, Sainte-Catherine évoque le refuge de la Société vaudoise de protection des animaux. Plusieurs centaines d’animaux abandonnés – chiens, chats, lapins, cochons d’Inde etc y sont hébergés. En 1921, un petit avion s'y écrasa...
Sainte-Catherine est derrière le «col» du Chalet-à-Gobet, sur la grande route de Berne, à près de 900 mètres d’altitude (873 mètres exactement): c’est en quelque sorte le point culminant de la commune. Son nom vient d’un hôpital médiéval excentré servant aussi de refuge pour les voyageurs, sur les ruines duquel l’avant-dernier évêque de Lausanne, Aymon de Montfalcon, fonda l’un des rares couvents de Carmes de l’actuelle Suisse.
Ils ne durèrent pas au-delà de la Réforme, en 1536, et les bâtiments, utilisés ensuite comme domaine rural, ont de nos jours complètement disparu. Les voyageurs trouvaient désormais refuge au Chalet-à-Gobet proprement dit. En 1902, un étang de Sainte-Catherine fut aménagé en patinoire, utilisée jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, avant d’être convertie en cultures. Pour patiner, on se rend aujourd’hui à Malley ou à Montchoisi.
Deux Suisses-Allemands
La plaine surélevée se révéla être un obstacle infranchissable le dimanche 18 septembre 1921, jour du Jeûne fédéral, quand un petit avion s’y écrasa.
À son bord, deux jeunes Suisses-Allemands, le pilote Eugène Bouché, étudiant ingénieur de 22 ans, originaire de Soleure, et son passager, Fritz Minder, lieutenant d’infanterie de 21 ans, de Klus-Oensingen. Ces deux élèves de l’école de recrues de Liestal avaient survolé leur pays entre 17 h et 17 h 30. Un journal raconte: «À Mézières encore, le moteur rendait pleinement. Au-delà des Cullayes, l’avion glissa sur l’aile et vint, sans possibilité de rétablissement, s’abîmer sur le sol. L’appareil fut réduit en miettes. Un des aviateurs, un lieutenant, a été tué sur le coup et le pilote est resté écrasé sous l’appareil.»
Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer», de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com Disponible en librairie.
