ESPLANADE BONAPARTE • En 1800, Napoléon s’arrête sur une colline de la région avant d'arriver à Lausanne.
Hors de la Corse, les lieux commémorant Napoléon sont plutôt rares. L’un d’entre eux se trouve pourtant dans l’agglomération lausannoise: l’esplanade Bonaparte, voisine de l’école de la Coquerellaz, sur la colline du Motty, à Ecublens. Arrivé de Genève le 12 mai 1800, celui qui était alors Premier consul et général en chef de l’armée d’Italie s’arrêta sur la colline pour passer en revue les 40’000 hommes appartenant aux divisions des généraux Jacques-Antoine de Chambarlhac et Louis-Henri Loison. Vers 17 heures, il descendit à Lausanne, prenant ses quartiers à l’auberge du Lion d’Or, dans la rue de Bourg. Il y demeura jusqu’au 16 mai, mais fit régulièrement la navette jusqu’à Villeneuve pour continuer d’inspecter les troupes françaises qui se rendaient en Italie.
Charles le Téméraire aussi
Napoléon Bonaparte ne fut pas le seul à voir en cette colline une position idéale d’observation: avant lui, le 9 mai 1476, le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, y passa en revue son armée de 22’000 hommes avant de marcher sur Morat pour y subir une deuxième et amère défaite contre les Suisses. Bonaparte connaissait-il l’anecdote? C’est probable. A son retour d’Italie, le général rendit visite à l’ossuaire des Bourguignons, situé à Morat, démontrant sa connaissance de l’histoire militaire, sinon son admiration pour le Téméraire.
La colline sur laquelle se situe l’esplanade est une moraine frontale du glacier du Rhône, formée lors de la dernière glaciation il y a 10’000 ans.
Vue sur le Léman
Parcourir cette moraine constitue une agréable promenade, car, malgré sa faible hauteur, elle permet de jouir d’une belle vue sur le Léman, les Alpes et le Jura, ainsi que sur la plaine où coule la Sorge et où se sont installées les hautes écoles. Un autre lieu consacré à la mémoire du général est un grand chêne situé à Dorigny, à côté du bâtiment de la bibliothèque cantonale et universitaire. La légende dit que le propriétaire du domaine l’aurait planté à cet endroit en 1800 pour célébrer le passage du général.
Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer», de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com
Disponible en librairie.