INSOLITE - En contrebas du stade de la Pontaise, longeant le haut du quartier des Bergières, la promenade des Molasses longe des à-pics de cette roche sédimentaire, un grès un peu sablonneux.
Le nom qu’on lui donne ici indique bien ce qu’il est: un matériau assez facile à travailler, mais friable, buvard et gélif – en un mot, mou. Tous les monuments anciens en sont faits, à commencer par la cathédrale, ce qui fait dire à son vaillant architecte actuel: «À chaque fois qu’il pleut, à chaque fois qu’il gèle, elle perd une partie de sa matière, qui coule sur les trottoirs».
Carrière...
Les formes géométriques des falaises de cette promenade indiquent qu’au XIXe siècle encore, elles étaient exploitées comme carrière. La campagne des Bergières (de la famille Bergier) passa aux Larguier des Bancels, du nom du village cévenol dont cette branche est originaire.
Ainsi, les tombes identifiables au pied de ces falaises sont celles de deux membres de cette famille: Jacques Larguier, parti s’enrichir à Rio de Janeiro en 1840, qui fit acheter la propriété pour son père JeanSamuel. Lui-même n’y habita guère, préférant vivre à l’hôtel; la seconde tombe est celle de Charlotte, fille du philosophe Charles Secrétan et épouse d’un autre Jacques Larguier, un brillant médecin et neveu du premier.
Elle aussi préféra résider rue de Bourg, mais au décès de son mari et jusqu’à sa propre mort, elle emménagea aux Bergières.
Inhumations interdites
Bien que l’on trouve des tombes ici et là, l’inhumation des corps sur des terrains privés est en principe interdite en Suisse depuis le XIXe siècle, à l’exception de celle des cendres, dispersées ou en urne, et à condition que le terrain ne soit pas la propriété d’un tiers.
Il est possible d’inhumer des cendres en pleine nature, cependant, l’urne doit être biodégradable.
Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer», de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com
Disponible en librairie.
