PERSONNALITÉS • Près de l’embarcadère d’Ouchy, 50 pas séparent les bustes de deux hommes d’Etat qui ont marqué leurs époques respectives, distantes de 150 ans: Ioannis Capodistrias et Jean-Pascal Delamuraz.
Il y a d’abord le buste de Ioannis Capodistrias (1776-1831), dont le regard porte au loin sur son pays d’origine, la Grèce. C’est grâce au Vaudois Frédéric-César La Harpe que ce diplomate a pu jouer un rôle clé dans l’ancrage du Canton de Vaud dans la Confédération.
Fuyant la domination bernoise, La Harpe fut choisi en 1784 par Catherine II de Russie comme précepteur de ses deux petits-enfants. En 1813, le tsar envoya Capodistrias en Suisse pour aider les cantons à se mettre d’accord en vue du Pacte fédéral de 1814.
Congrès de Vienne
L’année suivante, Capodistrias, futur ministre des Affaires étrangères, représenta le tsar, et La Harpe la Suisse, au congrès de Vienne, qui confirma la Confédération helvétique. Lausanne accorda au diplomate grec sa bourgeoisie d’honneur en 1816, et en 2021, son «allée Ioannis-Capodistrias», qui débouche sur le quai Jean-
Pascal-Delamuraz. Face au Léman qui lui était si cher, le buste de Jean-Pascal Delamuraz (1936-1998) est un hommage rendu en 2001 par la Noble et Vénérable Confrérie des Pirates d’Ouchy. La sculpture affiche>: «syndic de Lausanne 1974-1981, conseiller d’Etat 1981 -1983, conseiller fédéral 1984-1998».
Ce pilier du parti radical vaudois, au parcours politique acensionnel sans faute, pro-européen et que l’on disait proche du peuple, tomba de haut en décembre 1992 lorsque les Suisses refusèrent l’entrée dans l’Espace économique européen. De dépit, il lâcha son célèbre: «C’est un dimanche noir.»
Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer», de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com
Disponible en librairie.