
PROPRIÉTÉ • Créé dans les années 1840, l’Hermitage est une langue de verdure qui s’étend jusqu’à frôler la cité.
Quand il vit la bourgeoisie quitter la ville pour s’établir dans les campagnes alentour, John Ruskin, amateur de pittoresque médiéval, émit cette sentence: «Je n’ai jamais aimé Lausanne et je ne l’aimerai jamais. Il y a trop de lac, et la ville est une ville de Beaux-Séjours et de Bons-Repos, et alentour, il n’y a que des murs.» Pourtant, la campagne qui offre aujourd’hui le plus beau panorama, c’est assurément l’Hermitage, créé dans les années 1840. Situé sur le bas de la colline de Sauvabelin, elle-même éperon avancé du Jorat, le parc est comme une langue de verdure qui s’étend jusqu’à frôler la cité. La perspective sur le château et la cathédrale, qui se découpe directement sur le Léman, a inspiré les plus grands peintres, comme Corot ou Turner.
Expositions
La propriété est aussi remarquable: dans la maison de maître néo-classique (construite de 1852 à 1855), modèle d’ouverture sur l’extérieur, la Fondation de l’Hermitage présente deux à trois belles expositions de peinture depuis 1984.
Le jardin à l’anglaise mérite le détour, avec ses arbres majestueux datant de la création du parc, dont le fameux hêtre pleureur – l’un des plus beaux arbres de Lausanne avant qu’il ne soit foudroyé le 20 juin 2021. Même sans tronc, il impressionne toujours, avec ses branches qui reprennent vie – on les appelle alors «marcottes». Sont nettement plus secrètes les ruines de l’ancien funiculaire de Sauvabelin et une grotte, situées dans la forêt à l’arrière de la maison, en contrebas du Signal.
Funiculaire
Longez par l’est sur 140 mètres le pré-verger fermé en son sommet par le tribunal cantonal, avant que le sentier ne contourne une avancée de la forêt. A droite, mal indiqué car presque camouflé par les jardiniers de la ville, se trouve le début du chemin. Rapidement, vous découvrirez les vestiges du funiculaire. Attention, c’est glissant! Un peu plus loin niche une grotte, attestée en 1806 déjà. Conspirateurs? Francs-maçons? Scouts toujours!
Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer», de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com Disponible en librairie.