
PASSÉ • En souvenir du percement du tunnel du Simplon, une porte blindée ayant retenu des sources chaudes a été transférée dans le mur de soutènement du jardin situé au nord du Palais.
Le palais de Rumine, mis en chantier en 1892, est un bâtiment-monde: il est fait de tous les matériaux disponibles à l’époque de sa construction (pierres nobles, mais aussi béton). Il est également de tous les styles, le néo-florentin s’aventurant dans un fantastique médiéval ou se permettant des libertés avec les canons classiques. Enfin, il est trop grand, masquant l’acropole de la cité et écrasant la vaste place de la Riponne; et surtout, il a coûté trop cher…
«Palais des savoirs»...
Destiné à accompagner la mue de l’Académie en université, en accueillant la bibliothèque, les collections scientifiques et artistiques, sans oublier nombre de locaux annexes, le bâtiment a été immédiatement trop petit. Heureusement, le récent départ du musée des Beaux-Arts a permis de redistribuer les activités que le palais abrite encore.
À son édification, l’État voulait un «palais des savoirs» et lui donna le nom ronflant sans doute volontairement anachronique de «Muséum des sciences naturelles».
Un crédit d’étude de 4,5 millions de francs permettra peut-être de remettre en valeur la troisième plus grande collection de Suisse, mais aussi de redéfinir la place qu’y occuperont les sciences humaines encore présentes (projet prévu à l’horizon 2028).
Le prestige du palais était tel qu’en 1906, lorsqu’a été inauguré le plus long tunnel ferroviaire du monde, celui du Simplon, la cérémonie solennelle s’est tenue au palais de Rumine, avant même l’inauguration officielle du bâtiment proprement dit.
Grandeur de Lausanne
La ville était pavoisée de partout, 760 convives invités au banquet dans les salles de l’actuel musée de Zoologie fêtaient la grandeur de Lausanne, devenue alors la principale gare entre Paris et Milan. En souvenir du percement de cette liaison, une relique étonnante, une porte blindée ayant retenu des sources chaudes, a été transférée dans le mur de soutènement du jardin situé au nord.
Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer», de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com
Disponible en librairie.