La chapelle de la Maladière, 
ancestral lieu des réprouvés

LÉPROSERIE • La chapelle gothique, reprend d’anciennes structures romaines.
Rédigé par
Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali
Lausanne

Jadis, la peste, la variole, le choléra et d’autres maladies revenaient régulièrement et décimaient la population. En cas de suspicion de contamination, l’autorité décidait du confinement – dans une maladrerie. Un tel lieu existait depuis le XIIIe siècle à la campagne du Désert. La ville se dota ensuite d’un véritable hôpital, situé hors les murs et baptisé Saint-Roch, du nom du saint patron des pestiférés. La Maladière fut construite comme léproserie entre 1461 et 1486, dédiée à Saint-Lazare et abandonnée avec la disparition même de la maladie à partir de 1638. La bâtisse servit ensuite d’entrepôt pour le matériel de supplice du bourreau.
En entrant à la léproserie, les malades perdaient tous leurs droits, mais gagnaient une protection. Leur comportement et leur habillement étaient soumis à des règles strictes, et ils étaient tenus de porter sur eux une corne, une clochette ou une crécelle pour signaler leur présence.  La lèpre n’était pas systématiquement mortelle, elle était surtout affreusement mutilante. Les lépreux vivaient de l’aumône, mendiant sur les routes passantes. Il n’est donc pas étonnant de trouver cette maladière sur la grande route qui menait à Genève, où passe encore actuellement le chemin du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Seul vestige de la léproserie, la chapelle gothique, très simple, reprend d’anciennes structures romaines qui en ont défini l’orientation. Elle possède trois petits jours étroits et un clocher-arcade, resté dans l’état de sa dernière restauration de 1923-1924.n

Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer»,  de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com
Disponible en librairie. 

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