BASKET • Au mois de septembre, Mouna Skaria est devenue la première présidente du club de basketball Lausanne-Pully Foxes. Déterminée, cette femme de presque 54 ans nourrit de grandes ambitions pour ce club. Rencontre.
C’était il y a neuf ans. Ses deux garçons, aujourd’hui âgés de 19 et 22 ans, se prennent d’affection pour Michael Jordan et le basketball.
C’est ainsi que Mouna Skaria entre dans un monde qu’elle ne connaît pas, mais auquel elle prend vite goût. Médecin spécialisée en chirurgie dermatologique et esthétique, Mouna Skaria est une grande sportive; handball, gymnastique, tennis, karaté ou judo font partie des sports auxquels elle a touché depuis son enfance. «Actuellement, mes sports favoris sont la planche à voile, le tennis, le pilates et le yoga. Il faut bien s’adapter à son âge», rit-elle.
Un monde d’hommes…
Mais le basket, elle n’y connaissait encore rien en 2016. «Je me suis très vite impliquée, en tenant les buvettes lors des matchs de mes fils, mais aussi en mettant en place par exemple un baskethon pour récolter de l’argent pour le club.» C’est grâce à elle aussi que les Foxes arboreront pour la première fois des maillots au couleurs du club, dit-elle en se remémorant ce moment avec beaucoup de fierté.
Repérée pour son implication, elle entre au comité des Foxes en 2021, avant de devenir vice-présidente une année plus tard. Et se retrouve confrontée à la difficulté d’être une femme dans un monde très masculin. Mais la libanaise d’origine est déterminée et exigeante, et elle ne se laisse pas décourager. Mieux, elle souhaite professionnaliser la gestion du club. «J’ai cru en mes projets pour ce club et ma détermination m’a permis d’aller de l’avant et d’accéder aujourd’hui à la fonction de présidente.»
«Des équipes féminines et notre propre parquet»
Bien décidée à redonner ses lettres de noblesse à ce club qui avait vécu son heure de gloire dans les années 1980-1990, Mouna Skaria monte alors une équipe communication et marketing, qui comporte aujourd’hui plus de 15 personnes, tous des bénévoles. «Je dis souvent que les bénévoles sont comme le 6e joueur sur le terrain, car sans eux on ne ferait rien.» La billetterie en ligne, les terminaux de paiement, ou plus récemment la première conférence de presse après un match de 1e division, c’est encore elle. Durant sa présidence, elle souhaite œuvrer au développement des équipes féminines au sein de ce club qui ne comporte que des équipes masculines.
Elle a en ligne de mire la création de nouvelles équipes mixtes parmi les plus jeunes, afin de faire entrer les filles dans le club. Par la suite, des détections féminines pour des équipes U12 ou U14 seront probablement organisées.
Le LHC en modèle
Si elle souhaite voir leur équipe de 1e division accéder à la première place du championnat suisse pour ensuite viser l’Europe, elle aspire aussi à faire rayonner ce sport plus largement. Elle se bat pour obtenir un parquet dédié aux Foxes à Lausanne. «Cela permettrait de faire venir plus de monde aux matchs et d’attirer plus de sponsors. Dans notre région, le basket reste encore dans l’ombre du hockey et du football.»
Son rêve? Que les spectateurs viennent voir un match des Foxes comme ils viendraient voir le LHC à la Vaudoise aréna ou le Lausanne Sport au stade de la Tuilière. «Le basket est en pleine expansion en Suisse, mais il nous manque des infrastructures, ainsi que de l’argent si l’on veut viser l’excellence.»