La base, issue de la Seconde Guerre mondiale finie depuis trois ans, était une Jeep Willis. Très vite, les pièces détachées vinrent à manquer, c’est d’une page blanche que les concepteurs imaginèrent leur véhicule. Il devait avoir les capacités d’un tracteur, avec des prises de force pour entraîner des machines. C’était le projet d’un des initiateurs, Maurice Wilks, agriculteur et cadre chez la moribonde Rover. Idée abandonnée à la commercialisation: trop cher, peu pratique. Le Defender fut montré au public au Salon de l’Auto d’Amsterdam en 1948. Son succès étonna longtemps.
Sa vocation de pouvoir passer partout lui valut le nom de Land Rover, qu’on peut traduire par voyageur de terre, puis Defender. Fidèle à l’aluminium, qui remplaçait l’acier devenu hors de prix, il a connu tous les pays, affronté toutes les pistes.
La succession
Impossible de maintenir son caractère rustique quand les fonctionnaires émettent norme sur norme. Abandonné en 2016 après deux millions de ventes, le Defender revoit le jour trois ans plus tard. Stupeur des accros: il a grandi, s’est modernisé. Une fois la surprise passée, force est de constater que les ingénieux ingénieurs ont tapé dans le mille. Le modèle marqué «75», pour les trois quarts de siècle du «Def», réussit à combiner les raffinements de l’électronique avec un tempérament d’aventurier préservé.
Le 110 peint en vert pâle pour évoquer l’origine, a suscité bien des commentaires là où nous l’avons baladé. Il a perdu les défauts que certains trouvaient charmants, comme une sonorité élevée, un comportement secouant les passagers ou une étanchéité au froid incertaine. Il reste de solides poignées pour monter à bord, un coffre lavable, des options pour le transformer en baroudeur ultime. Et, toujours, des capacités en terrain proverbiales aidées par un diesel puissant. Un outil devenu bijou!