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Coup de «Trump» dans les exportations suisses

Rédigé par
economiesuisse
Société

Les nouvelles taxes américaines menacent de frapper les exportations suisses de plein fouet. Dans ce contexte explosif, la Suisse doit défendre ses entreprises – et miser sur ce qui a toujours fait sa force : l’ouverture à l’international et des liens forts avec l’Europe.

Le 9 avril a marqué une rupture. Ce jour-là, les exportations suisses vers les États-Unis ont été surtaxées à hauteur de 31 % avant que Donald Trump ne rétropédale le soir-même. Jusqu’à quand ? Pour nos entreprises, cela reste un véritable électrochoc. Leurs produits risquent de devenir plus chers, les clients outre-Atlantique vont hésiter, et des commandes mises en pause. Dans l’industrie, certaines PME redoutent même de devoir délocaliser pour rester compétitives.

Et comme si cela ne suffisait pas, Washington a encore durci le ton en augmentant massivement les taxes en direction de la Chine. Pékin menace de riposter. Le monde retient son souffle. 

La Suisse se retrouve au cœur de cette montée des tensions commerciales. Une enquête express menée par economiesuisse le confirme : près de la moitié des entreprises exportatrices sont directement touchées. Elles s’attendent à une chute de la demande, une perte de parts de marché et, à terme, un ralentissement de l’économie mondiale.

Mais face à cette tempête, pas question de céder à la panique. La diplomatie suisse doit faire ce qu’elle sait faire de mieux : garder son calme et jouer stratégique.

D’abord, en capitalisant sur ses atouts. La Suisse est l’un des plus gros investisseurs étrangers aux États-Unis. Ses entreprises y créent des centaines de milliers d’emplois, notamment dans la recherche et l’innovation. Ces liens profonds sont de puissants arguments dans la discussion. Il faut les activer avec détermination – et éviter toute escalade.

Ensuite, en ouvrant d’autres portes. Miser sur un seul partenaire, même les États-Unis, est un pari risqué. Il est crucial de continuer à signer de nouveaux accords de libre-échange – avec l’Asie, l’Amérique du Sud – et de moderniser ceux déjà en place.

Mais surtout, cette crise confirme l’importance vitale de notre ancrage européen. La voie bilatérale avec l’Union européenne n’est pas un luxe : c’est un levier essentiel pour garantir un accès stable et fiable à notre principal marché. Les avancées obtenues ces derniers mois le montrent : cette stratégie fonctionne. Elle renforce notre souveraineté économique tout en assurant la continuité pour nos entreprises.

Et enfin, regardons aussi chez nous. Dans un climat économique tendu, chaque charge supplémentaire, chaque contrainte réglementaire de trop peut faire la différence. Ce dont nos entreprises ont besoin aujourd’hui, c’est de stabilité, de prévisibilité – pas de freins.

En résumé : le choc Trump est brutal. Mais la Suisse n’est pas sans moyens. En gardant le cap d’une économie ouverte, diversifiée et bien arrimée à ses partenaires de confiance, elle peut non seulement encaisser le coup – mais en sortir plus forte.

 

Arnaud Midez
Responsable de projets. Economie extérieure, economiesuisse

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