
Mobilité • L’Ouest lausannois se divise à propos de la possible future jonction de Chavannes. Lors de l’inauguration d’une passerelle pour la mobilité douce, quelques associations de Chavannois ont exprimé leur soutien à la municipalité, qui refuse de voir son territoire balafré par une bretelle.
C’est une pierre tombale faite de marbre et de fleurs, sur laquelle l’inscription «À notre chère jonction» donne l’effet d’être gravée en grandes lettres. Il ne s’agit pas d’une réelle pierre mais d’une bâche en tissu et nous ne sommes pas dans un cimetière, mais au-dessus de l’autoroute, à Chavannes-près-Renens.
Hommage à la feu jonction
L’action a eu lieu samedi 13 septembre dernier, à la suite de l’inauguration officielle de la nouvelle passerelle chavannoise pour la mobilité douce. La pierre tombale a été posée à proximité, et des bandanas ont été distribués. Le mot «disjonction» apparaît en lettres rouges. Car si le nouveau pont est de manière générale plutôt le bienvenu, c’est la jonction d’en dessous qui cristallise les tensions de tout l’Ouest lausannois. Suite à la dénonciation par la municipalité de Chavannes-près-Renens de la convention qui la lie à l’OFROU, refusant ainsi l’installation de la nouvelle jonction qui devait orner son territoire, les avis sont très partagés. «Nous voulions montrer aux Chavannois et à la Municipalité qu’il y a un soutien de sa population», explique Philippe Jeanlot. Il fait partie de la coalition Ouest’Air, qui rassemble une petite dizaine d’associations de protection de l’environnement. «Il y a des pressions de certains syndics de l’Ouest lausannois pour que Chavannes revienne sur sa décision. Mais ici, personne n’en veut de cette jonction, de ces 10 ans de travaux, de cette bétonisation.»
Est également dénoncé le coût de l’aménagement de cette jonction dans le territoire, qui reviendrait au contribuable chavannois. Un soutien bienvenu pour la syndique Loubna Laabar. «Autant on salue le soutien, autant il fallait que ça se déroule dans une ambiance bienveillante et respectueuse.»
Une attente bientôt à terme
La nouvelle passerelle, inaugurée samedi dernier, permet, depuis une année déjà, aux utilisateurs de mobilité douce de traverser l’autoroute A1 entre les quartiers des Cèdres et celui de Majestic Alco. «La passerelle en soi est formidable», admet Philippe Jeanloz. «Elle permet de relier deux quartiers séparés par une autoroute, donc c’est comme la réparation d’une cicatrice.»
Et si l’action de samedi a peut être confirmé l’opinion des habitants sur cette passerelle, il s’agit dorénavant d’attendre. «En avril, nous avions rencontré Mme Gorrite, ses services et les communes avoisinantes pour en discuter», rappelle Loubna Laabar. «Il est maintenant prévu qu’ils ré-analysent les flux, la mobilité, évaluent toutes les conséquences, etc. Ils nous feront ensuite un retour.» Une séance est d’ores et déjà prévue cette semaine pour parler des premiers résultats. Dans le même temps, l’association transports et environnement (ATE), a également posé un recours au Tribunal fédéral contre cette jonction. Le processus suit son cours.