France, 2039. Les activistes écologistes sont traqués comme des terroristes et enfermés dans une prison virtuelle surnommée Planète B. Là, dans un monde 100% numérique, l’Etat tente de leur laver le cerveau et de les faire parler pour démanteler les réseaux.
Il y a quelques années encore, la SF made in France ne courait pas les rues. Exécuté avec beaucoup moins de moyens que ses pairs hollywoodiens, le premier long-métrage d’Aude Léa Rapin épate par sa maîtrise formelle et son propos politique engagé. Féministe et militant, “Planète B” est une dystopie sombre et pas très éloignée de la réalité : crise migratoire, misère sociale, pollution, activisme écologique, état policier avénement de la 6G, surveillance par drone, plein pouvoir des multinationales… La réalisatrice semble dresser le portrait du mur dans lequel on fonce tête baissée.
Riche en références mais fort de son propre univers (la beauté sur papier glacée de l’univers virtuel proposé par la prison est assez fascinante), le film, à l’instar de grands classiques comme “Soleil Vert”, “Brazil”, “Les Fils de L’Homme”, ou “Blade Runner”, tire la sonnette d’alarme dans un mouvement nerveux et radical, porté par des figures féminines fortes. Les héros du troisième millénaire ne sont plus flics ou soldats, ils sont lanceuses d’alerte ou hackeuse - hacker… De la science-fiction radicale, politique et poétique.