
DESSIN ANIMÉ - Sylvain Chomet, le papa des délicieuses “Triplettes de Belleville” nous entraîne dans une rêverie touchante où le Pagnol adulte revisite sa vie en compagnie de son double enfantin.
Sylvain Chomet signe un nouveau bijou d’animation où valsent l’enfance, la mémoire, le septième art et l’accent provençal. Après avoir adapté un scénario de Jacques Tati dans “L’Illusionniste”, le cinéaste prolonge son dialogue intime avec le patrimoine artistique français. Et quoi de plus naturel, cette fois, que de faire vibrer la voix de Marcel Pagnol ? Le dessin animé nous entraîne dans une rêverie touchante où le Pagnol adulte (beau travail de doublage de Laurent Lafitte, avé l’assent) revisite sa vie en compagnie de son double enfantin. Ce dialogue intérieur donne lieu à une narration poétique et inventive, oscillant entre les souvenirs intimes et le retour sur une carrière riche entre théâtre et cinéma, via notamment de nombreux extraits de films.
Chomet fait ici preuve d’une fidélité affectueuse à l’univers pagnolesque, et nous on retrouve avec bonheur une famille qui est un peu la nôtre, notamment la sainte mère Augustine, et le papa Joseph, aux idées justes. On est baigné dans la lumière provençale comme dans celle des projecteurs de théâtre ou des plateaux de tournage, on retrouve les visages marqués par la vie si chers à Chomet, quelques figures tutélaires comme Raimu et Fernandel, et cette musicalité du verbe si chère à Pagnol. Le Pagnol de Chomet est un souvenir sublimé, un théâtre des émotions à l’accent chantant, simple, chaleureux, et profondément humain.