FARCE - Ce film atypique, arythmique, et finalement fascinant est un miroir déformant de deux personnalités très fortes que tout semble opposer, Blanche Gardin et Michel Houellebecq.
En Guadeloupe, Blanche Gardin préside un concours de sosies consacré à Michel Houellebecq. L'écrivain aussi célèbre que controversé s’y rend, mais sur place, rien ne se passe comme prévu : l’accueil est hostile, les stupéfiants nombreux, et l’entourage pas très net. Des événements imprévus vont plonger notre duo au cœur d’une intrigue rocambolesque. Derrière ce pitch improbable se cache l’OVNI du 7éme Art français Guillaume Nicloux qui clôt ainsi sa trilogie houellebecquienne après “L’Enlèvement de Michel Houellebecq” en 2013 et l'inénarrable “Thalasso” en 2019, où l’auteur partait en cure avec Depardieu. Nicloux mélange encore une fois le style documentaire façon “Strip Tease”, la cultissime émission française, à la comédie mi-trash mi-tendre.
C’est atypique, arythmique, et finalement fascinant tant le film est un miroir déformant de deux personnalités très fortes que tout semble opposer. Il se tisse entre Blanche Gardin et Michel Houellebecq une drôle de complicité, un rapport de tendresse et d'absurde qui donne à son film un charme certain. Avec son aura de Droopy crado, Houellebecq fait un personnage de cinéma comique et attachant malgré lui et Guillaume Nicloux en exploite tout le potentiel. Derrière la farce et la caricature s’esquissent quelques brillantes saillies et réflexions sur le colonialisme et le racisme ambiant qui gangrènent la France, comme l’Europe dans son ensemble.