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VISION - Maladie silencieuse, le glaucome peut être très bien soigné grâce à de multiples méthodes: laser, collyres et en cas de besoin chirurgie, permettent de contrôler une maladie qui, non traitée, aboutit à la cécité.
En Suisse, on estime que 2 à 3% de la population de plus de 40 ans souffrirait d’un glaucome primitif à angle ouvert, dont une bonne moitié ne le sait même pas.
Et pour cause, cette pathologie de l’œil évolue longtemps sournoisement, sans le moindre symptôme: pas de douleurs et pas de sensation de perte visuelle durant de longues années, tant notre cerveau est capable de s’adapter.
Problème: les altérations du nerf optique qui en découlent ne peuvent être guéries et sont irréversibles, pouvant même aboutir à la cécité dans les cas les plus extrêmes. Dans le monde, le glaucome est d’ailleurs la première cause de cécité irréversible.
Dépistage
C’est dire donc l’importance du dépistage de cette maladie qui doit systématiquement être effectué à partir de l’âge de 40 ans, avec à la clé une prise en charge médicale en cas de diagnostic positif.
Car s’il ne se guérit pour l’instant pas - il s’agit d’une pathologie oculaire chronique -, le glaucome se soigne et se soigne même très bien, tant la médecine dispose d’un véritable arsenal thérapeutique qui empêche très efficacement sa progression. Ainsi, plus précocement le glaucome sera soigné, et plus on pourra préserver la totalité de la vision du patient.
Tous les traitements actuellement disponibles ont le même objectif: diminuer la pression intra-oculaire trop élevée qui est caractéristique de cette maladie.
Trois traitements sont possibles: médicamenteux avec des collyres, le laser et enfin la chirurgie. Jusqu’à récemment, les ophtalmologues ont longtemps privilégié le traitement par collyre en première intention.
Nombreux avantages
Aujourd’hui cependant, la prise en charge commence plus volontiers par le laser qui présente en effet de nombreux avantages: il s’agit d’une intervention douce et non douloureuse, à renouveler tous les deux ou trois ans, qui préserve l’intégrité de l’œil, et se pratique en quelques minutes, en ambulatoire. Le laser, qui stimule les cellules à l’intérieur de l’œil afin de faciliter l’évacuation de l’humeur aqueuse, donne en outre d’excellents résultats dans 70 à 80 % des cas.
Collyres
En cas d’échec en revanche, on peut avoir recours à des collyres, contenant une ou plusieurs substances qui permettent elles aussi de diminuer la pression intra-oculaire.
Très efficaces et utilisées depuis fort longtemps, elles présentent néanmoins un certain nombre d’inconvénients qui les ont rendues moins attractives: d’abord le fait qu’il faut s’instiller des gouttes dans les yeux une à plusieurs fois par jour, avec les risques d’oubli à la clé, ensuite parce que sur le long terme, le traitement est onéreux et enfin aussi parce que les substances actives ont souvent des effets secondaires comme une inflammation chronique de l’œil, parfois désagréables pour le patient et qui risqueront ensuite de rendre plus difficile un éventuel recours ultérieur au laser ou à la chirurgie.
Chirurgie
Une vingtaine de techniques chirurgicales sont aujourd’hui disponibles. Leur objectif est le même: créer une voie alternative de drainage de l’humeur aqueuse. Complexes, elles sont plutôt réservées aux cas où ni le laser ni les collyres n’ont permis de contrôler correctement le glaucome.
En fonction de la situation médicale du patient, de son hygiène de vie et d’éventuelles pathologies associées, elles donnent de très bons résultats, dont les effets selon les cas, peuvent durer de quelques mois à plusieurs décennies.
A l'occasion de la Semaine Internationale du Glaucome, Swiss Visio organise du 10 au 15 mars des dépistages gratuits. www.swissmedical.net/fr/swiss-visio