CHUV: le nouvel Hôpital des enfants est prêt!

Rédigé par
Elise Dottrens
Santé & Bien-être

SANTÉ • Après six ans de travaux, des centaines d’intervenants et des ajustements quotidiens, c’est l’aboutissement d’un chantier complexe pensé pour les enfants et leurs familles. A quelques semaines de l’ouverture, plongée dans les coulisses du nouvel Hôpital des enfants.
Couleurs douces, lumière naturelle omniprésente, matériaux chaleureux: derrière les grandes baies vitrées flambant neuves du nouvel Hôpital des enfants, tout a été conçu pour rassurer les jeunes patients. «Les enfants eux-mêmes ont participé à la conception. On leur a demandé à quoi devrait ressembler leur hôpital idéal», confie Virginie Briet, directrice des soins du Département femme-mère-enfant du CHUV. 
Entre enfance et âge adulte
Résultat: des espaces de jeux à chaque étage, un jardin sur le toit, un bateau pirate imaginé avec les physiothérapeutes, et des chambres équipées de banquettes pour permettre aux parents de rester la nuit. Posé juste au-dessus de la station de métro «CHUV», à deux pas de la Maternité et du bâtiment hospitalier principal, le projet est stratégique pour l’institution. 
«Le site va regrouper l’ensemble des spécialités de la pédiatrie sous un même toit pour assurer une prise en charge optimale des enfants de 0 à 18 ans. L’emplacement central du bâtiment est fondamental: il permettra de faciliter la transition des patients pédiatriques complexes ou chroniques vers la médecine adulte», souligne le professeur Matthias Roth-Kleiner, directeur médical du CHUV. Mais pour en arriver là, chaque étape liée à l’ouverture prévue le 14 mai prochain a été pensée à la minute près.
Un transfert au millimètre
Entre la nécessité de maintenir l’activité hospitalière 24h/24, le passage constant des ambulances et la proximité du métro, l’entreprise a été de taille. Hélène Blangy-Pfeiffer, cheffe de projet de l’Hôpital des enfants, a assuré la coordination de l’ensemble de l’opération.  Elle précise: «Chaque matin à 8 heures, nous faisions un point avec toutes les équipes, construction, logistique, informatique. L’idée était de maximiser chaque journée pour être prêts le jour J.» Et ce jour J approche: les 13, 14 et 15 mai, environ 75 enfants seront transférés. 
«Le déménagement se fera par unités de soins, avec un encadrement médical précis. Nous avons catégorisé les patients à l’avance, prévu des navettes, et permis aux parents d’accompagner leur enfant pendant le transfert.» 
Pour anticiper les imprévus, douze scénarios de simulation ont été testés: urgence pédiatrique type AVC, bloc opératoire mis en situation avec un enfant volontaire, ou encore une journée de «fausse affluence» en polyclinique, jouée par une classe entière. 
Et ces répétitions ont joué un rôle bien plus large que prévu: «Les enfants étaient ravis de participer, et cela a permis de créer du lien entre les collègues qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble. Le fait de découvrir les lieux en amont a levé de nombreuses angoisses liées à l’inconnu», souligne Hélène Blangy-Pfeiffer.
Après la construction, l’appropriation
L’inauguration du 14 mai marque une étape clé dans la politique vaudoise, comme le souligne Rebecca Ruiz, conseillère d’Etat et cheffe du Département de la santé et de l’action sociale: «Le bâtiment regroupera désormais toutes les activités pédiatriques universitaires du Canton. C’est la promesse de protéger les plus vulnérables dans un cadre pensé pour eux». 
Et après? Le chantier laissera place à une nouvelle phase, tout aussi déterminante: celle de l’appropriation des lieux par les équipes et de l’ajustement des pratiques dans un environnement entièrement repensé. 
Un suivi est prévu sur plusieurs mois pour corriger ce qui doit l’être, accompagner les soignants dans leur prise de repères, et faire vivre ce lieu pensé pour accueillir les enfants et ceux qui les soignent. 

 

Trois questions à François Angoulvant, chef du Service de pédiatrie du CHUV

Lausanne Cités: Quelles contraintes médicales ont le plus pesé dans l’organisation du déménagement? 
François Angoulvant: Certaines activités ne peuvent pas être suspendues. Un enfant atteint de leucémie, par exemple, ne peut pas voir son traitement interrompu. Il a donc fallu anticiper pour maintenir un haut niveau de prise en charge tout au long du transfert.

Comment avez-vous sécurisé le transfert des patients? 
L’organisation du transfert des patients pédiatriques, depuis la Cité hospitalière et le site de Montétan, a dû être planifiée avec précision. L’un des avantages majeurs, c’est notre proximité avec le CHUV adulte. Si un service n’est pas encore pleinement fonctionnel, on pourra s’appuyer sur leurs infrastructures, comme la radiologie, pour assurer la fluidité des soins.

Combien de temps faudra-t-il pour que le nouveau site soit pleinement fonctionnel? 
En quelques semaines, les activités reprendront leur rythme normal. Mais il faudra du temps pour que les équipes trouvent leurs repères dans un environnement totalement nouveau. C’est comme changer d’avion pour un pilote: tout est là, mais il faut intégrer les nouveaux réflexes. C’est une adaptation progressive, sur plusieurs mois.

En savoir plus