
VÉRITÉ ALTERNATIVE • Le site internet de la célèbre compagnie de danse ne faisait plus mention de son ancien directeur artistique. Il a fallu l’intervention du journaliste Jean-Pierre Pastori et de Lausanne Cités pour que la vérité historique soit rétablie.
Si vous pensiez que Gil Roman, digne héritier de Maurice Béjart, avait été le directeur artistique du Béjart Ballet pendant 17 années, vous aviez tort. C’est en tout cas ce que l’on aurait pu croire à la lecture du site de la vénérable institution, qui ne mentionnait plus nulle part le passage du célèbre chorégraphe à sa tête. Du moins jusqu’au 28 mai dernier, date à laquelle, suite à une intervention de Lausanne Cités, il a été mis fin à cette malheureuse omission.
Car aussi incroyable que cela puisse paraître, durant une longue période, le site internet du Béjart Ballet avait tout simplement effacé toute existence de Gil Roman. Pour rappel, Gil Roman est l’homme qui avait pris la direction du ballet de 2007 à 2024, après le décès de Maurice Béjart, portant haut les couleurs du ballet et de Lausanne dans le monde entier, et ce jusqu’à son licenciement l’année dernière, en raison de comportements «inappropriés». De là à le «ghoster» dans une démarche qui n’est pas sans rappeler les grandes heures du révisionnisme soviétique, il y avait un pas, qui a apparemment été allègrement franchi.
«Peu cher payé…»
Et c’est le journaliste Jean-Pierre Pastori ancien président du Béjart Ballet, auteur de sept livres consacrés au ballet et à Maurice Béjart, co-auteur d’un livre sur Gil Roman, qui a soulevé le lièvre, en écrivant directement à Sylvie Buhagiar, la présidente du Ballet pour lui faire part de son étonnement. Après deux semaines sans réponse, Lausanne Cités a contacté le service de presse du Ballet, qui dans la journée a rétabli séance tenante la vérité historique, enrichissant le site internet du ballet d’un très laconique et minimaliste: «Gil Roman a été le directeur artistique de 2007 à 2024 et a créé de nombreuses pièces pour le BBL, contribuant à enrichir son répertoire», avec un lien hypertexte renvoyant à la biographie de Gil Roman.
«Je suis heureux que Gil Roman retrouve sa place dans l’histoire du Béjart Ballet Lausanne, observe Jean-Pierre Pastori. Mais on me permettra de relever que la ligne et demie qui vient d’être ajoutée au site, c’est peu cher payé en comparaison des 45 années qu’il y a passées comme danseur (dès 1979), chorégraphe (dès 1995) et directeur (dès 2007)! Et je regrette qu’il ait fallu quasiment deux semaines pour que cette ligne et demie soit rédigée».
Alors que la présidente du Ballet Sylvie Buhagiar se borne à constater que «le nécessaire a été fait», Gil Roman, contacté, ne souhaite pas revenir sur cette affaire, estimant inutile de «réveiller des choses qui relèvent du passé» tout en ajoutant: «J’espère que la compagnie réussira et je souhaite bon vent à mon successeur Julien Favreau».