POUR • Anouck Saugy est conseillère communale PLR à Lausanne et présidente des femmes PLR VD.
Lausanne Cités: Les caisses de pension sont en bonne santé financière. Une réforme de la LPP est-elle vraiment indispensable?
Anouck Saugy:Les caisses de pension de droit privé ont, en général, une situation financière convenable, mais un grand nombre de caisses de pension de droit public, particulièrement les romandes, sont dans une situation financière défavorable. Et même si la situation financière de toutes les caisses de pension était favorable, la réforme de la LPP reste indispensable car elle corrige certains problèmes fondamentaux de la LPP actuelle.
La réforme va diminuer les rentes, ce que le peuple a toujours refusé. Est-ce souhaitable à l’heure où la précarité de retraités est une réalité?
Oui, le taux de conversion va diminuer, mais il est incorrect de dire que les rentes vont diminuer en conséquence. En abaissant la déduction de coordination, c’est une part plus importante du salaire qui sera assurée par la LPP. A titre d’exemple, 6% d’un capital de retraite de 500’000.- est toujours plus important que 6.8% d’un capital de 400’000 francs.
Pour les opposants, les femmes ne seront pas vraiment favorisées par cette réforme parce que 90% des caisses de pension ont déjà des solutions pour les temps partiels…
Aujourd’hui, les travailleurs à temps partiel et les personnes ayant des bas salaires sont les moins bien assurés en termes de LPP. La réalité, c’est qu’une majorité de ces travailleurs sont des femmes, quoi qu’en disent les statistiques, et ces lacunes ne sont pas dignes d’un pays comme le nôtre.
Cette réforme entraîne des coûts plus élevés pour les entreprises...
Il faut voir cette charge supplémentaire comme une mesure nécessaire pour garantir la viabilité à long terme de notre système de prévoyance, ce qui est essentiel pour les employés, mais aussi pour la stabilité économique de notre pays dans son ensemble. Enfin, les personnes de plus de 45 ans coûteront un peu moins aux entreprises!
Des organisations économiques appellent à rejeter la révision du 2e pilier. Comment l’expliquez-vous?
La réforme proposée n’est pas parfaite, mais nécessaire. Elle s’inscrit dans le cadre des trois piliers de la prévoyance, dont la structure est un atout majeur de notre pays. L’accepter, ce n’est pas seulement protéger le deuxième pilier, mais c’est voter en faveur d’un modèle suisse de sécurité sociale renforcé et modernisé.
Les erreurs de projection de l’OFAS sur l’AVS ne créent-elles pas un doute sur cette réforme?
Ces erreurs tombent mal. En revanche, il est important que la population réalise que l’AVS et la LPP sont deux piliers distincts et que nous ne parlons pas de la même chose! Le 22 septembre, c’est la LPP que nous révisons, uniquement.