JOUETS • Ces dernières semaines, quatre employés communaux et leur équipe de travailleurs en réinsertion s’activent pour que tous les petits Vaudois trouvent un beau paquet sous le sapin le 24 décembre. Reportage.
On a rencontré les lutins du Père Noël et ils sont lausannois! En ce mois de décembre, c’est le rush pour Thierry Baud, Cédric Clausen, José Vidal et Cleide Burdet. A cette période de l’année, ces quatre employés communaux du genre souriants et jusqu’à 22 autres personnes s’activent dans la caverne d’Ali Baba de plus de 1000 m2 de «Solidarité Jouets» à la rue de Sébeillon 7. Et ce pour réceptionner, trier, réparer, nettoyer et reconditionner des milliers de jouets dans l’optique des fêtes de fin d’année notamment. Tous travaillent dur à faire sourire les petits Vaudois défavorisés et ça fait plaisir à voir!
«A l’origine, le programme «Solidarité Jouets» est né en 1991 lorsqu’un responsable de la voirie a remarqué que beaucoup de jouets en bon état étaient jetés avec les encombrants, rappelle Thierry Baud qui est là depuis le début de l’aventure et est devenu Docteur ès Playmobil depuis. La première année, nous avons récolté 80 palettes de jouets, preuve qu’il y avait de la demande!» Et elle ne s’est plus tarie depuis. Bien au contraire! Ainsi, en 2023, la fine équipe sauvait 28’000 jouets et cette année, elle en est déjà à plus de 34’000! Soit un potentiel de joies enfantines quasiment infini…
Des centaines de peluches
Si les donateurs peuvent passer déposer ces articles devant leurs locaux, les bénéficiaires eux, ne les reçoivent ou n’en profitent que via des partenaires professionnels tels que des services sociaux, des garderies, des infirmières scolaires, des centres EVAM ou encore des associations. Et ce pas seulement à Noël mais bien toute l’année. «C’est déjà une telle logistique de gérer ces milliers de jouets qu’on pourrait difficilement se charger nous-mêmes de la distribution», relève Cédric Clausen. Derrière lui, deux gigantesques casiers remplis de peluches attendent impatiemment leurs futurs propriétaires. «Elles ont été récoltées lors d’un récent match du LHC», précise celui qui est logisticien de formation.
Dans ces locaux très bien agencés, des personnes au chômage, à l’AI ou au bénéfice de l’aide sociale trient les jouets et les réparent dans le calme et l’application. C’est le cas de Patricia. La lumineuse trentenaire est du genre bricoleuse. Elle est chargée de réparer des voiturettes télécommandées. «J’adore découvrir comment marchent ces machines tout en imaginant le sourire des enfants qui les recevront en cadeau», explique-t-elle joyeusement.
Une véritable petite usine
«Ces personnes restent en général trois mois auprès de nous. C’est l’occasion pour eux de se remettre le pied à l’étrier professionnel voire social. Certains postes laissent une belle place à la créativité», explique José Vidal, tout en recréant lui-même à partir d’un set Playmobil incomplet, un set unique, original mais cohérent. Les pièces ont toutes été désinfectées à l’alcool puis sont reconditionnées dans des sachets plastiques.
On est presque dans une petite usine. Laquelle produit des jeux pour les petits Lausannois et Vaudois principalement. Les travailleurs bénéficient là de l’aide d’une conseillère en insertion car «Solidarité Jouets» est un programme d’Emploi Lausanne, unité du Service du travail qui propose des mesures d’insertion socioprofessionnelle pour les personnes à l’assurance chômage, au revenu d’insertion ou à l’assurance invalidité.
La collecte 2024 de «Solidarité Jouets» est actuellement en cours. Pour participer à cette action solidaire, il est possible d’apporter directement ses sacs de jouets à Sébeillon (du lundi au vendredi 8h-12h/13h-17h) ou dans des points de collectes déjà organisés.