La pépinière citoyenne prend racine à Morges

Rédigé par
Elise Dottrens
Vaud

CLIMAT • Le 24 septembre, la Ville de Morges présentait son plan climat, avec comme objectif la neutralité carbone d’ici à 2050. Le projet s’accompagne de cent mesures concrètes, dont certaines sont déjà en place. 

Il y a des érables du Japon, des pins parasols, des aulnes d’Italie, un figuier et même un grenadier. Bien installés dans leurs pots en face du parc des sports de la Ville de Morges, ces 83 arbres attendent patiemment que leurs nouveaux propriétaires viennent les chercher. 
Ils font partie de la pépinière urbaine de Morges, installée le 27 septembre dernier par les services des parcs et promenades. La pépinière urbaine est une des cent mesures du plan climat de la ville de Morges, présenté le 24 septembre à la population. 
Vision locale
Entre démarches participatives et divers ateliers et discussions, cela faisait plus de deux ans que le projet était en réalisation. «La ville s’est fixé un cap, qui est le même que celui de la Confédération, c’est-à-dire d’atteindre zéro net carbone d’ici 2050, explique le municipal en charge de la durabilité Vincent Jacques. Ainsi, nous sommes également en conformité avec le plan climat cantonal, mais avec une vision locale des problématiques et des enjeux du réchauffement climatique.»
Pour Vincent Jacques, si la Ville a un devoir d’exemplarité, tous les habitants ont leur responsabilité dans la lutte contre le réchauffement climatique. Surtout quand on sait que 60% du territoire est occupé par des parcelles privées. 
Avec le concept de la pépinière urbaine, la Ville inclut donc les citoyens dans la démarche: en effet, l’arbre acquis par le client devra obligatoirement être planté sur le territoire morgien. «Notre objectif, c’est d’augmenter la canopée, et pour ça il faut que tout le monde s’y mette, révèle Stanley Mathey, responsable des parcs et promenades de la ville de Morges. Nous voulions montrer que les arbres, ce n’est pas si compliqué, et pas si cher». Grâce à une commande en gros, en effet, le prix d’achat de cette petite centaine d’arbres était assez avantageux pour que la ville les vende elle-même à un tarif avantageux. 
Petits conseils pratiques
Avec ces cent mesures réparties en cinq axes, la Coquette veut désormais voir vers l’avenir, sans pour autant perdre de vue le quotidien de ses habitants. «C’est un projet très ancré sur le terrain. Nous ne voulions pas faire un exercice académique, il fallait que ça soit concret.» Ainsi, autant les aspects de ressources et de biodiversité sont abordés que celui de la consommation et la décroissance. Chacun de ces axes s’accompagne de petits conseils pour les entreprises et les individus pour adapter son quotidien à la crise climatique. 
La pépinière urbaine a pris ses quartiers au parc des Sports pour une durée de minimum cinq ans. Les propriétaires intéressés peuvent venir choisir leur nouveau compagnon à branches, et, après les démarches administratives réglées, soit l’emporter eux-mêmes soit le faire livrer par un paysagiste. Les arbres non vendus seront, à terme, plantés sur des parcelles communales. Sur les 83, une dizaine a déjà trouvé preneur. 

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