
STATUE • On pourrait interpréter l’allégorie coiffant la fontaine de la principale place de Lausanne comme une manifestation de l’autorité de Berne et une injonction à s’y soumettre.
La citation latine dit: Dura lex, sed lex («la loi est dure, mais c’est la loi»). En français, on dit aussi «Raide comme la justice», et à Lausanne, on ajoute: «… de Berne.» Il est vrai qu’entre 1536 et 1798, Leurs Excellences ont maintenu l’ancienne ville d’Empire et principauté ecclésiastique dans un rôle très mineur. On pourrait interpréter l’allégorie coiffant la fontaine de la principale place de Lausanne comme une manifestation de leur autorité et une injonction à s’y soumettre. La Justice est incarnée dès l’Antiquité par une jeune femme. La fontaine médiévale arborait un lion tenant une bannière de fer. La statue de 1585 s’inspire de celle de Neuchâtel, et surtout de celle de Berne; le beau bassin dodécagonal en pierre de Saint-Triphon date de 1726.
Copies en 1930
Les yeux bandés de cette Thémis bernoise garantissent son impartialité, et le genou droit découvert, sa mansuétude; à ses pieds se soumettent les puissants, le Pape, l’Empereur, le Grand Turc et le magistrat. La statue et la colonne ont été remplacées par des copies en 1930. Récemment, ce monument historique a fait l’objet d’un acharnement idiot sans égal. Malgré la vidéosurveillance, la balance a été endommagée en 2005, arrachée et jetée à terre en 2014 et dérobée en 2016. L’épée fut volée en 2009, en 2011, en 2013, et trois fois en 2017.
Le dernier vol remonte à octobre 2021, mais cette fois, certains objets contiennent une puce pour permettre leur géolocalisation – une réplique de l’épée coûte tout de même autour de 1 000 francs.
Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer», de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com
Disponible en librairie.