ÉCHANGES • Un conseiller communal souhaiterait jumeler Lausanne à la cité laotienne. Impossible, de par le très particulier statut olympique de la capitale vaudoise.
L’idée, initialement, part d’une très bonne intention. Et si on jumelait Lausanne à la ville de Paksé (ça ne s’invente pas) située au Laos? C’est en tout cas le projet que défend avec beaucoup de conviction le conseiller communal UDC Nicola Di Giulio, auteur d’un postulat déposé à ce sujet lors de la première session du législatif lausannois et qui n’a l’heur de contenter personne et encore moins les membres de son propre parti.
Rencontre avec l’ambassadeur
«Cette idée m’est venue suite à une rencontre avec l’ambassadeur du Laos qui, quoique basé à Genève, m’a suggéré ce projet, raconte l’élu qui a même invité les officiels suisses à rencontrer le diplomate en novembre prochain à Vers-chez-les-Blanc. Paksé est une ville du sud du Laos avec un très riche patrimoine culturel mais aussi sportif, qui laisse espérer de beaux et riches échanges avec Lausanne». Pour l’élu, un brin lyrique, un tel jumelage, selon lui vu d’un très bon œil par le CIO, permettrait de créer «un pont entre l’Asie du Sud-est et l’Europe, entre les montagnes verdoyantes du Laos et les Alpes suisses majestueuses (…) par le biais de l’olympisme».
Resserrer les liens
Tradition établie de longue date et largement reprise depuis le milieu du XXe siècle, le jumelage est vu comme un moyen de resserrer les liens entre villes de pays différents et d’améliorer la connaissance réciproque, tout en posant les bases d’une éventuelle coopération décentralisée. Nombreuses sont ainsi les villes du Canton de Vaud à s’y adonner Carrouge avec Carrouges (F), Nyon avec Nyons (F), Montreux avec Atlanta (USA) et Montréal (CA) ou Xicheng (Chine), Morges avec Vertou (F) et Oyamazaki (Japon) etc. Lausanne en revanche, fait figure d’exception notable puisque la capitale vaudoise n’est officiellement jumelée à aucune autre cité dans le monde.
«Pas de sens pour Lausanne»
«La Ville de Lausanne n’a pas de jumelages, précisément en raison de son statut de capitale olympique explique le syndic Grégoire Junod. Dans le cadre de nos relations internationales, nous privilégions soit des relations multilatérales dans le cadre des villes olympiques ou de réseau des maires francophones (AIMF), soit des accords de partenariats ou de coopération dans des domaines précis avec des villes avec lesquelles nous entretenons des relations privilégiées, notamment via ces deux réseaux. C’est par exemple le cas de nos partenariats dans le domaine de l’eau avec la ville de Nouakchott, capitale de la Mauritanie ou avec les Communes de Zou, au Bénin, toutes deux actives aussi au sein de l’AIMF.»
Et de conclure: «Un partenariat avec Paksé City, avec qui nous n’entretenons aucune relation et qui n’est pas membre de l’AIMF, n’aurait guère de sens pour Lausanne».
