
VOYAGE - Temples my(s)thiques, villages flottants, rizières émeraude et marchés exotiques jalonnent un itinéraire exceptionnel du Cambodge au Vietnam.
De Siem Reap à Hô Chi Minh-Ville, cette croisière trace un parcours poétique, qui s’articule autour d’une nature foisonnante, de rencontres intimes et de trésors architecturaux. Dans une ambiance feutrée, loin du tourisme de masse, le voyage s’écoule paisiblement. Chaque journée démarre sous les brumes du fleuve, bercée par le doux remous du courant et les premiers rayons du soleil.
Aux portes du mystère khmer
Visiter Angkor Vat, c’est comme entrer dans un autre monde. A mesure qu’on avance entre les pierres noircies par les siècles, la moiteur de la jungle s’impose, collant à la peau, tandis que l’air sent la mousse, le bois humide. Le silence n’est jamais total.
Il y a le cri d’un oiseau, le froissement des feuilles, un bruissement derrière une racine — peut-être un singe. On grimpe des marches abruptes, se faufile dans des galeries étroites où la lumière tombe par à-coups, comme dans un rêve. Et puis soudain, une ouverture, un sourire sculpté, une sensation étrange de paix.
Rien ne prépare vraiment à l’atmosphère de ce sanctuaire. C’est une aventure autant qu’un lieu, une expérience qu’on emporte avec soi.
Les escales cambodgiennes sont, entre autres, une immersion sensible dans les foires aux tonalités vives ou, aux antipodes, les monastères bouddhistes. A Kampong Tralach, les buffles croisent les chars à bœufs sur les chemins ocre, dans un tableau vivant, empreint de sobriété et de douceur.
Des lignes de Duras aux klaxons de Saïgon
Le périple se poursuit jusqu’au delta du Mékong. A Sa Dec, les pagodes et les jardins tropicaux racontent une autre histoire, celle de Marguerite Duras, née en Indochine. L’écrivaine y a puisé l’inspiration de L’Amant, roman où le cours d’eau devient décor sensuel et souvenir lancinant.
Et puis, c’est Hô Chi Minh-Ville, dernier souffle urbain. Pôle économique du Vietnam, la mégapole mêle sans complexe agitation contemporaine et passé colonial toujours présent. En flânant dans ses rues, on tombe sur ces bâtiments aux influences françaises, un peu fanés mais toujours imposants: une cathédrale, un théâtre.
La circulation? Un ballet de mobylettes, qui filent dans tous les sens avec une fluidité presque artistique. On s’arrête pour un café glacé, juste assez pour sentir que, même dans cette modernité effervescente, 5le vieux Saïgon n’a pas complètement disparu. L’héritage est là, discret mais tenace, comme une note ancienne qui flotte encore dans le vent.