Qu’est-ce qui nous différencie les uns des autres, et qu’est-ce qui nous lie? C’est autour de la question de la différence que les jeunes du centre socioculturel de Prélaz-Valency ont réalisé le reportage intitulé «Différemment les mêmes?»: «Tout est parti de discussions lors de l’accueil libre; sur la sexualité, l’homo ou la transsexualité, la religion, la place des femmes… commence Franco De Guglielmo, animateur socioculturel. La discussion devenait vite chaotique. Nous nous sommes dit: pourquoi ne pas réaliser un projet au sujet de la diversité et de l’égalité?»
Diversité sexuelle,
mais aussi égalité
Dans ce reportage de presque une heure, on y suit dix adolescents âgés entre 13 et 15 ans durant cinq jours, sous l’œil du réalisateur Josua Hotz. Après un jour de brainstorming à propos de la signification de la différence, les jeunes se sont mués en reporters et sont allés interroger les passants: «Pensez-vous que l’homosexualité est un choix? Pourquoi les gens sont-ils racistes? Que pensez-vous du changement de sexe, de la différence de salaire entre les hommes et les femmes?» sont quelques exemples des questions qu’ils ont abordées avec des inconnus. Les jeunes ont réalisé eux-mêmes la prise d’images et de son grâce au cours d’initiation du réalisateur.
«Mes idées ont changé»
Pour accompagner leur réflexion et leur travail de groupe, le Centre a invité trois intervenantes de l’association Vogay, et de La Voix de la diversité durant la quatrième journée. Cette rencontre a permis à plusieurs jeunes de développer leur compréhension de l’homosexualité et notamment la notion de choix – choisit-on d’être homosexuel? - qui a beaucoup occupé les débats.
Mahamat les a particulièrement appréciés: «Nous avons abordé des questions que l’on ne se pose pas entre nous. Entre potes, on se dit que ce que l’on veut entendre.»
Le témoignage de vie de l’une des intervenantes de l’association Vogay a été déterminant dans leurs représentations. «Ces discussions m’ont plu, témoigne Nidhal. Certaines de nos idées ont changé: j’ai compris qu’être homosexuel n’était pas un choix.» Mélissa abonde dans le même sens. Pour elle aussi, cette semaine lui a permis de comprendre cette réalité. «Notre but, c’était de développer et de structurer un dialogue, et de permettre peut-être une évolution vers plus d’ouverture, compte tenu des propos exprimés parfois durs et violents», poursuit avec enthousiasme Franco de Gugliemo.
Un projet qui doit servir d’exemple
En une semaine, l’animateur a été frappé de voir le cheminement effectué par certains dans l’approche de la diversité, notamment sexuelle.
Le reportage glisse souvent en effet sur les questions de sexualité et de genre. «Mais nous avons aussi abordé les thématiques de religion et de classe sociale.» Le reportage a été projeté en avant-première en janvier dernier et les animateurs souhaitent le diffuser dans divers lieux d’animation de Lausanne et du Canton.
«Les gens ont parfois une perception faussée de ce que l’on fait en animation socioculturelle et il y a peu de visibilité sur les grands projets. Il s’agit d’un vrai sujet de société, qui interroge le travail social et la manière dont nous abordons ces thématiques en tant que professionnels.»