ÉQUIPEMENTS - Les véhicules adaptés aux personnes à mobilité réduite leur rendent d’immenses services. Or, le progrès risque de compliquer les choses.
Le progrès augmente la sécurité des voitures. Sur le plan structurel d’abord, les zones d’absorption des chocs, les airbags ont constitué un premier pas. Depuis quelques années, l’électronique s’en mêle. Des capteurs sont apparus partout, à l’extérieur et à l’intérieur des autos. C’est là un élément qui inquiète les personnes chargées d’adapter les commandes pour les personnes handicapées.
Des aides à désactiver
Les réglementations à venir vont modifier les modes de fabrication des véhicules. Des normes concernant la cybersécurité, en particulier, impactent les logiciels embarqués. Elles s’intéressent aux procédures d’accès à bord. Or, il est évident que les interfaces électroniques ajustées aux personnes en situation de handicap leur facilitent la vie, mais dès juillet 2024, toute adaptation devra être cybersécurisée. Les entreprises qui réalisent les transformations devront d’abord avoir un certificat montrant leur conformité et ensuite avoir un contact avec les constructeurs. Elles devront obtenir les détails de cryptage pour assurer la communication avec l’électronique de la voiture. Cela paraît simple, mais les exigences sont telles que cela pourrait en dissuader beaucoup. Les aides au maintien de voie, les capteurs de fatigue, en particulier, ne sont pas adaptés. Les désactiver diminue la sécurité générale pour les personnes handicapées.
Avenir menaçant?
Le directeur d’une association britannique appelée Mobility in Motion, Matthew Walker, s’est inquiété de cet avenir menaçant. Les dispositifs tels que les accélérateurs électroniques, les claviers de télécommande actionnant les feux ou les indicateurs de direction pourraient nécessiter des investissements trop lourds. Il rappelle que le nombre de handicapés dans le monde est de 1,3 milliard et que la conduite rend service à beaucoup d’entre eux. L’arrivée des voitures électriques, bourrées d’électronique, complexifie leur utilisation par des personnes en difficultés physiques. Actuellement l’AI (Assurance Invalidité) prend en charge le coût de l’adaptation d’un véhicule, une fois tous les dix ans ou 200’000 km. Encore faut-il que les garages qui sont capables de le faire en aient la possibilité.