Au CHUV, les chirurgies orthopédiques 
se multiplient

Rédigé par
Kristell Moullec
Santé & Bien-être

SANTÉ • Au CHUV, le nombre d’interventions pour la pose de prothèses de hanche et de genou est en constante augmentation: plus de 220 patients ont été opérés en 2024. Et cette tendance ne fait que s’accélérer. L’essor d’une population plus active et les avancées technologiques expliquent en partie ce phénomène.

«Autrefois, les patients âgés se résignaient à ralentir leur rythme de vie avec l’âge. Aujourd’hui, ils aspirent à profiter pleinement de leur retraite, à voyager et à s’occuper de leurs petits-enfants», observe le professeur Julien Wegrzyn, médecin-chef du service d’orthopédie et de traumatologie du CHUV.  La population vieillit, mais elle vieillit surtout en bonne santé. Seul souci, les os se fragilisent et les articulations fatiguent toujours. Résultat: le nombre de fractures augmente et les poses de prothèses s’envolent. 
Un phénomène touchant principalement les personnes âgées, mais elles ne sont pas les seules concernées. La pratique de certains sports extrêmes, particulièrement chez les jeunes, entraîne une augmentation des cas d’arthrose précoce.
Meilleurs résultats
Grâce aux progrès technologiques et aux prothèses qui durent aujourd’hui 25 à 30 ans sans complications, on opère plus tôt qu’avant et les résultats se sont améliorés. D’après l’éditorial publié en décembre dernier dans la Revue Médicale Suisse par le professeur Wegrzyn et le professeur Hannouche, chef de service aux HUG, les poses totales de prothèses de hanche vont bondir de 659%, et celles de genou, de 469% d’ici à 2060. Pour anticiper ce phénomène, le service d’orthopédie du CHUV utilise, depuis fin 2024, le système d’assistance robotisée Mako pour modéliser la structure osseuse des patients avant la chirurgie. 
«C’est un peu comme un plan de vol en aviation: lorsque l’on arrive au bloc opératoire, tout est déjà anticipé», précise le professeur Wegrzyn.  Pendant l’intervention, un bras robotisé assiste le chirurgien, garantissant une précision à moins de 0,4 millimètre près. Un gain de précision qui change tout: des incisions plus petites et une récupération plus rapide.
Acteur de sa rééducation
Avec le programme ERAS (Enhanced Recovery After Surgery), tout commence avant l’opération. Séances d’information, conseils pour gérer le stress, plan de rééducation…  Le jour J, les patients rentrent à l’hôpital le matin de l’intervention, sont opérés sous rachianesthésie (seule la zone opérée est endormie) et commencent leur rééducation le soir même. «Dès que les patients constatent qu’ils peuvent marcher, cela devient un véritable déclic psychologique. Ils réalisent qu’ils vont se rétablir rapidement», souligne le chef du service d’orthopédie et de traumatologie du CHUV. 
Dans la mesure du possible, ils sont encouragés à rentrer rapidement chez eux pour favoriser leur rééducation. Quid de la démocratisation de l’intelligence artificielle? Elle pourrait aider à optimiser la pose des prothèses en analysant des milliers de cas. Mais la technologie est encore loin de pouvoir remplacer l’expérience des soignants. 
 

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