Un mois pour récupérer son vélo ramassé par la police!

Rédigé par
Charaf Abdessemed
Lausanne

MÉSAVENTURE • Une Lausannoise a mis près d’un mois pour reprendre possession de son vélo, ramassé par la police au Flon, à la veille de Bô Noël. Récit d’un imbroglio un brin cocasse, dénoué bien involontairement par… Lausanne Cités.

En novembre dernier, Géraldine*, adepte de la mobilité douce, parque son vélo sur un emplacement dédié au Flon. De retour pour le récupérer le lendemain, elle se rend compte que son cycle a été débarrassé, afin de laisser place aux infrastructures de Bô Noël, la grande manifestation lausannoise des fêtes de fin d’année. Paniquée et inquiète, elle appelle la police lausannoise qui lui confirme que les vélos ont bien été retirés de la voie publique, en raison de la manifestation. 
«Quatre bases /signaux, avec plaques complémentaires "Stationnement interdit aux vélos dès le 11 novembre, à 7 heures" avaient été posés en amont, à chaque coin du parc deux-roues en question, explique Michel Gandillon de la communication de la police de Lausanne. Le jour J, soit le jour où les chalets de Bô Noël devaient être montés, cinq cycles étaient encore stationnés. La police a donc logiquement procédé à leur enlèvement.»
Chemin de croix
Pour Géraldine, qui affirme de son côté n’avoir vu aucun panneau, commence ensuite un long chemin de croix pour tenter de récupérer son bicycle. «Entre l’enlèvement de mon vélo et le jour où j’ai pu le récupérer, soit près d’un long mois, j’ai appelé au moins 15 fois la police pour savoir où il était, et on m’a baladée 15 fois. Une fois on me dit qu’il a été volé, une fois qu’il est entreposé auprès de la société Styyle, une fois que l’on ne sait pas où il est, etc.»
«La personne ne retrouvant plus son cycle sur la voie publique peut contacter la police afin de savoir si ce dernier a été pris en charge. Il faut pour cela qu’elle indique des informations précises, marque, couleur, genre, modèle, numéro de châssis, etc. Par la suite, elle peut sans autre contacter Styyle/Texture ou se rendre sur son site internet et faire une recherche en ligne», détaille de son côté la police lausannoise. 
Retrouvé par miracle
Sauf que contactée par Géraldine, la société Styyle, qui coordonne et effectue la collecte de vélos abandonnés sur la voie publique en partenariat avec les polices du Canton de Vaud, était de son côté formelle. 
Sur la base du numéro de châssis fourni par Géraldine, et après moult recherches, elle annonce que le vélo n’était en aucun cas dans ses entrepôts. Après des semaines d’allers-retours stériles, Géraldine n’en peut plus et se décide à purement et simplement débarquer au poste de police. 
«A bout»
«J’étais à bout et j’en avais marre d’être baladée, surtout que mon vélo – électrique – valait quand même plusieurs milliers de francs. Et là, au poste de police, je déclare que je veux porter plainte contre la police tout en alertant Lausanne Cités. Et miracle, 45 minutes plus tard, on m’appelle pour m’annoncer que mon vélo est retrouvé», sourit-elle, avant de conclure: «Cette situation est inadmissible et si je ne m’étais pas battue comme une lionne, je n’aurais jamais pu le retrouver. Dire que l’on est dans une ville où on promeut le vélo à tour de bras!»  n

* Prénom fictif, identité connue de la rédaction 

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