
DÉCOUVERTE - Pas d’esbroufe, pas de grands effets, tout repose sur une tension constante, une écriture précise et une héroïne atypique. Ce polar est l'occasion de découvrir un cinéma méconnu, le cinéma népalais.
Deepak Rauniyar et Asha Magrati, couple à la ville comme à l’écran, écrivent et produisent ensemble des films engagés sur les réalités sociales du Népal. «Poooja, Sir» est leur troisième long métrage, et la découverte d’un cinéma encore méconnu, le cinéma népalais. Polar noir et tendu, le film s’ancre dans une réalité politique et sociale complexe, celle des tensions entre ethnies, et notamment la révolte madeshi, rarement évoquée sur les écrans. Dans une atmosphère poisseuse où la corruption sourd à chaque plan, la mise en scène reste d’une sobriété remarquable.
Pas d’esbroufe, pas de grands effets, tout repose sur une tension constante, une écriture précise et une héroïne atypique: une inspectrice de police lesbienne, qui impose le respect et préfère qu’on l’appelle Sir. Sur fond de kidnapping d’enfant, le thriller suit avec rigueur les codes du polar, tout en leur insufflant une énergie neuve, ancrée dans le contexte local. La fiction sert ici à éclairer une situation politique peu connue à l’international, avec intelligence et finesse. Un polar népalais tendu et politique, porté par une héroïne hors du commun.