Il y a une quinzaine d’années, ils étaient présentés comme un puissant moyen de favoriser l’accès à une mobilité multimodale, tout en désengorgeant le centre de Lausanne. Et c’est vrai que l’offre est plutôt séduisante: en parquant son véhicule dans un des P+R lausannois, il est possible ensuite d’accéder rapidement au centre-ville, le tout pour une somme relativement modique, le titre de transport pour la zone Grand Lausanne étant compris dans le prix du parking. Si on ajoute le fait qu’il est possible de contracter des abonnements mensuels, on obtient une offre complète et alléchante susceptible d’intéresser le plus grand nombre. Seulement voilà: les 2 500 places réparties dans les six P+R lausannois dont 567 places «macaron», trouvent de moins en moins preneur et, c’est le cas de le dire, font de moins en moins recette. En 2015 en effet, ces parkings généraient près de 700 000 francs de revenus, un montant qui s’effondre à 255 000 francs en 2023, soit une baisse de près de 65% en moins d’une décennie, signe d’une drastique perte d’attractivité.
Comment expliquer un tel désamour, alors qu’à Genève, ville frontalière il est vrai, les P+R sont régulièrement saturés? «Depuis que le LEB est passé à une cadence d’une quinzaine de minutes il y a 4 ans, j’ai résilié mon abonnement P+R confirme David, qui habite Echallens et travaille à Lausanne depuis une quinzaine d’années. Non seulement c’est plus écologique et moins cher, mais en plus je gagne un temps précieux».
«Je ne suis pas surprise que les P+R rencontrent moins de succès, témoigne de son côté Françoise, qui a privilégié un autre parking public. Ils sont mal indiqués, et contrairement à Genève, les personnes qui entrent à Lausanne par l’autoroute n’obtiennent pas suffisamment d’informations par voie d’affichage».
Erosion de la demande
«Ils sont trop chers, lance un autre utilisateur sur un réseau social. Pour moi le plus intéressant et le mieux raccordé était celui de Vennes, avec un abonnement de stationnement à environ 1000 francs par an. Malheureusement, cette offre n’est disponible que pour les résidents de la commune de Lausanne, donc elle n’a aucun intérêt pour les pendulaires comme moi». «Nous avons effectivement connu une érosion de la demande depuis 2018 qui s’est précipitée lors du Covid, confirme Florence Germond, municipale en charge de la mobilité.» Et d’expliquer: «Au-delà de l’impact du Covid et du développement du télétravail, il est possible que nos P+R qui sont en limite de la zone urbaine, perdent en attractivité avec le développement des transports publics régionaux. La fermeture du P+R de la Tuilière dans le cadre de la construction du stade de la Tuilière explique aussi une partie de cette variation».
En novembre 2021, afin de «faciliter l’accessibilité au centre-ville et ses commerces», la Municipalité avait abaissé le tarif d’accès le samedi à l’ensemble des P+R de surface à 9.90 francs la journée contre 16 francs le reste de la semaine, ce tarif préférentiel comprenant également une carte journalière Mobilis.
Le centre-ville en moins de 15 minutes
Placés aux portes de la ville, les six P+R lausannois sont facilement accessibles en voiture depuis le reste du Canton et bien connectés aux transports publics. Pour une journée, un mois ou plus, près de 2 500 places réparties dans six P+R permettent d’accéder à Lausanne. En s’y garant on rejoint en moins de 15 minutes le centre-ville en bus ou en métro, évitant ainsi les aléas et le stress de la circulation. Le titre de transport pour la zone Grand Lausanne étant compris dans le prix du parking, l’offre est économique. Une combinaison pratique pour les personnes qui travaillent au centre de Lausanne, avec un système d’abonnement mensuel, mais aussi attractive pour celles et ceux qui souhaitent profiter de l’offre culturelle et commerciale lausannoise sur une journée, notamment avec un tarif réduit à 9.90 francs le samedi.
