
PARASCOLAIRE • Un changement de règlement dans un accueil parascolaire met certains parents vaudois devant un dilemme. Les repas non pris à la dernière minute ne seront désormais plus remboursés.
Si faire garder son enfant en temps normal est déjà un casse-tête, avec des horaires irréguliers, cela relève souvent de l’impossible. Et pour le père du petit Lucas*, qui habite dans une commune située au nord de Lausanne, les choses viennent de se compliquer encore davantage. Un nouveau règlement tarifaire, valable depuis le premier août, lui donne du fil à retordre. Auparavant, un repas de midi annulé au moins 15 jours à l’avance était déduit sur la facture suivante.
Dorénavant, cette possibilité a disparu: même annoncé dans les délais, un repas non consommé est désormais facturé. «Je travaille avec des horaires qui changent chaque semaine et qui me sont annoncés le 15 pour le mois d’après. Cela signifie que je dois inscrire mon fils avant de connaître mes horaires, déplore le papa. Comme il m’arrive de travailler de 16 heures à minuit, et souvent le week-end, le midi est le seul moment où je peux voir mon fils. Soit je le pose et dans ce cas je ne le vois pas. Soit je le récupère, mais sans recevoir les 9 francs que j’ai déjà payés. C’est quand même une certaine somme par repas.»
En théorie, un avantage
Ce changement est confirmé par l’Entraide Familiale et Accueil de Jour des Enfants (EFAJE) de sa région. Mais pour l’institution, il s’agit là d’un avantage pour de nombreux parents. Contactée, la direction n’a pas accepté de nous rencontrer ou de répondre à nos appels, mais l’éclairage suivant nous est parvenu par e-mail, qui confirme que le remboursement du forfait repas uniquement n’est plus possible: «Désormais, en cas d’absence de l’enfant, nous allons rembourser la prestation et plus seulement le forfait repas, et ce également s’il y a une demande anticipée au lieu de le faire uniquement sur présentation d’un certificat médical. Nous répondons ainsi positivement aux demandes de parents d’enfants d’âge préscolaire dont la famille désire prendre des vacances en dehors des fermetures officielles de nos structures d’accueil, et d’écoliers pour lesquels ils peuvent dorénavant se faire rembourser les prestations lors des courses d’école, camp scolaire, et autres congés joker. Cette décision nous a valu des retours positifs.»
Echanges peu amicaux
Dans son e-mail, la direction annonce que les changements ont été «compris par les parents, parfois après avoir eu quelques réponses complémentaires de la part de nos différents services.» Le père de Lucas a en effet échangé quelques e-mails avec la direction, et il déplore la froideur des réponses reçues. «Ils ont fini par me dire qu’ils ne peuvent pas faire d’exception, que c’est comme ça. Ils n’ont proposé aucune autre solution.» Mais pour lui, il s’agit d’une contrainte de plus pour les familles, alors que les solutions de garde sont déjà rares. «On rend encore plus difficile la vie des familles qui ont des horaires variables. On dit que les Suisses ne font plus assez d’enfants, il faut m’expliquer.» L’année scolaire qui commence s’annonce plus compliquée pour la famille de Lucas. Mais son papa en est certain; il n’est pas le seul dans cette situation.