Des macarons moins chers en cas de travaux? Pas question!

Rédigé par
Charaf Abdessemed
Lausanne

PARKING • A Lausanne, l’acquisition d’un macaron ne garantit pas toujours à son détenteur de trouver une place de stationnement près de son domicile, en particulier en cas de travaux. La Ville a mis en place un système de quotas destiné à garantir la disponibilité des places.

Pour de nombreux automobilistes détenteurs d’un macaron, la tâche s’apparente parfois à un véritable chemin de croix: trouver une place pour parquer leur véhicule non loin de leur domicile, sans devoir, parfois, tourner très longtemps. Une situation aggravée par les interminables travaux sur la voie publique engagés au cours des dernières années. 
En avoir pour son argent...
Ce constat a poussé la conseillère communale PLR Anouck Saugy à déposer cette semaine un postulat, demandant, entre autres, une réduction du prix du macaron, fixé actuellement à 500 francs annuels, ou au moins une prolongation de sa durée de validité en cas de travaux. «Avec sa politique, la Municipalité a provoqué la suppression de plus de 2700 places de parc à Lausanne et cette tendance n’est pas près de s'inverser. On peut donc légitimement se demander si les personnes qui acquièrent un macaron en ont pour leur argent, d'autant que ce dernier ne garantit pas d'avoir une place, avec les interminables travaux que l'on peut avoir à Lausanne. Alors que le Surveillant des Prix a estimé que 400 francs était le prix maximal raisonnable pour un macaron annuel, une diminution des prix et une redéfinition des zones dans des périmètres plus petits me semble indispensable et bien plus équitable pour les usagers». 
Pour la Municipalité, pas question de toucher au prix actuel du macaron, ceci d’autant qu’elle affirme avoir largement tenu compte de l’impact des travaux dans sa gestion des places de parc, en particulier par la transformation des places bleues en places blanches payantes ouvertes aux macarons. Mais pas seulement: «Un système de quotas a été mis en place pour garantir la disponibilité des places ajoute Patrick Etournaud, chef du Service de la mobilité et de l’aménagement des espaces publics. Ces quotas sont calculés de manière à demeurer inférieurs au nombre de places disponibles dans une zone donnée, et sont ajustés en fonction des divers événements affectant, même temporairement, l’offre. Le quota de macarons disponibles dans une zone est ainsi réajusté lors de chantiers, en fonction du nombre de places impactées. Toutes les nouvelles demandes de macaron excédant ce quota sont placées sur liste d’attente.» 
Pas de redéfinition des zones
Dans ces conditions, pas question non plus de procéder à un nouveau découpage des 16 zones structurant le territoire communal en zones plus petites afin de faciliter la recherche de places par les automobilistes: «Nous ne sommes pas favorables à cette option car cela va multiplier les cas problématiques d’usagers situés à la limite de deux zones et potentiellement mécontents de ne pas pouvoir stationner dans la zone voisine. Le but des macarons est justement de permettre à leurs détenteurs de stationner à proximité du domicile. La dimension des zones avait justement été réalisée afin de permettre le stationnement dans son quartier de domicile, tout en ne permettant pas le stationnement dans les quartiers de destination».  

Des macarons numériques en 2025

Le bon vieux macaron papier à apposer sur son pare-brise devrait être bientôt relégué aux oubliettes. «A l’heure du digital, il semble évident de songer à passer à un macaron électronique explique la PLR Françoise Piron qui vient également de déposer un postulat en ce sens au Conseil communal. Ceci réduirait les risques de se faire amender pour un simple mauvais positionnement. Un simple oubli ou un mauvais positionnement augmente la facture générale, ceci malgré la bonne foi et sans aucune volonté de frauder». «La mise en œuvre du macaron digital qui implique l’achat et la mise en place d’un nouveau logiciel de gestion pour le traitement des autorisations, est prévue dans le courant 2025» annonce de son côté Patrick Etournaud, chef du Service de la mobilité. Depuis plusieurs années, la Ville de Lausanne a mis en place plusieurs modalités de paiement numérique du stationnement. L’ensemble des horodateurs ont ainsi été changés afin qu’ils soient compatibles avec celles-ci, en les connectant à une base de données centralisée. Pas moins de cinq solutions de paiement par smartphone sont d’ores et déjà disponibles. 

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