
DEUXIÈME VIE • L’ancien municipal lausannois a piloté le projet qui a abouti à la création du phare Ylliam, sur le territoire de la Société Nautique de Genève. Original, l’ouvrage est le pendant du phare des Pâquis, de l’autre côté de la rade.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que retiré de la politique, il ne chôme pas. Ingénieur à la ville, l’ancien municipal et conseiller aux États Olivier Français est sur tous les fronts. Il est même le (discret) papa d’un projet très original à Genève, inauguré le 6 mai dernier: le phare Ylliam.
Sponsorisé par le richissime mécène Pierre-Yves Firmenich qui n’a pas voulu révéler le montant de son apport, ce phare d’une hauteur de 21 mètres et bâti à l’extrémité du port de la Société Nautique de la ville, est le pendant de l’ancestral phare des Pâquis, de l’autre côté de la rade. L’inspiration de sa structure métallique, soutenue par des câbles fins destinés à préserver la vue sur la rade, vient notamment de l’ingénieur russe Vladimir Choukhov, pionnier des structures hyperboloïdes au début du XXe siècle.
En plus de signaler l’entrée dans la rade de Genève, le phare Ylliam abrite un bureau relié à la capitainerie par un cordon de fibre optique, ce qui permettra aux bénévoles en charge des pointages lors des grandes courses de la Société Nautique, comme le Bol d’Or du Léman, le BCGE Tour du Léman à l’Aviron, etc.
Métamorphose de la rade
Cette structure originale et novatrice marque la touche finale de la profonde métamorphose qu’a connue la rade de Genève au cours des dernières années, avec la création de la plage des Eaux-Vives, l’aménagement du quai de Cologny et l’extension du Port Noir ainsi que l’agrandissement du port de la Société Nautique de Genève.
Expertise
Et c’est là qu’est intervenu Olivier Français, via la société BC Cube SA, fondée en 2013, sise à Saint-Légier et très active en Suisse romande. «Olivier Français est arrivé à nous en tant que consultant pour la société BC Cube SA qui était notre maître d’ouvrage pour l’agrandissement du port de la Nautique, explique Pierre Girod président de la Société Nautique de 2016 à 2024 et responsable du jury qui a piloté le projet Ylliam. Cet agrandissement était un projet privé au milieu de projets publics et il nous fallait quelqu’un qui ait une solide expertise dans ce type de collaborations».
«C’est vrai je suis un peu à l’origine de ce magnifique projet de phare, confirme Olivier Français. Avec les collègues qui accompagnaient l’extension du port de la Nautique, nous avions fait venir un aménagiste extérieur pour nous exposer sa vision. Il a fait sa démonstration, et a donné son point de vue en disant qu’il verrait bien un phare dans le futur port. J’ai immédiatement sauté sur l’occasion et lancé l’idée d’organiser un concours pour trouver un projet intéressant».
«Aide énorme»
Aussitôt dit, aussitôt fait, l’ancien municipal constitue alors le jury qui tranchera parmi les 93 projets déposés pour retenir au final, celui proposé par le cabinet d’architectes genevois BUREAU.
«Olivier Français nous a énormément aidés et guidés pour le projet Ylliam, conclut Pierre Girod. Comme en plus c’est un ingénieur “structure”, il avait l’incomparable avantage d’allier compétences techniques et compétences politiques. Et je peux vous dire que quand il s’agit de prendre contact avec les autorités genevoises, un ancien conseiller aux États a bien plus de poids que la Société Nautique!»