FAUNE LACUSTRE - Aujourd’hui, ils sont environ 400 cygnes, tous blancs à cingler, barboter ou coloniser les rives du lac Léman.
Il y a 50 ans, ils étaient trois fois plus nombreux, même si, à l’origine, il n’y en avait que deux. Le premier couple de cygnes fut importé en 1837 à l’initiative d’un magistrat genevois qui voulait empanacher le panorama du Petit-Lac. Le cygne n’est donc pas un enfant biologique du Léman, mais un allochtone acclimaté. Depuis lors, il a proliféré. En raison d’une trachée obstruée, il est quasi aphone. Evoquant un autre oiseau, l’albatros, Baudelaire écrivait que «ses ailes de géant l’empêchent de marcher».
Majestueux
C’est vrai aussi pour les cygnes, dont la démarche est balourde quand ils s’aventurent sur terre, mais qui sont si majestueux sur l’eau. Leur envol est bruyant tant ils doivent battre des ailes pour soulever leurs douze kilos. Peu farouches, les cygnes nichent souvent sur les plages; les nourrir du pain sec de la semaine a fait partie des occupations dominicales de tout Lausannois qui se respecte. Aujourd’hui, l’activité est fortement déconseillée. Plusieurs dizaines d’autres volatiles séjournent ou font halte autour du lac comme la mouette rieuse, la foulque, le canard mandarin ou le goéland. Mais c’est un autre oiseau qui a fait parler de lui (en mal) ces dernières années: le cormoran. Apparue sur le Léman il y a 40 ans, l’espèce compte aujourd’hui plus de 1 000 individus.
Problème, ces gloutons, excellents pêcheurs absorbent près de 1300 tonnes de poissons par an (perche, omble, féra), huit fois plus que les pêcheurs professionnels qui réclament la régulation de cette espèce, déloyale concurrente.
Le texte de cette rubrique est tiré du livre «111 lieux à Lausanne à ne pas manquer», de Martine Dutruit (photos), Ulrich Doepper, Pierre Thomas et Michel Zendali (textes), éditions emons: www.111lieux.com
Disponible en librairie.
